Le Veau du Lauragais repart à l’offensive
Malgré des difficultés à produire suffisamment de veaux blancs pour satisfaire la demande, la coopérative veut renouer avec le terrain pour être plus visible et gagner des marchés.
Le Veau fermier du Lauragais est de retour sur le terrain et il compte bien le faire savoir. La coopérative a indiqué qu’elle repartait à l’offensive en termes de communication et de prospection commerciale, lors de son assemblée générale, le jeudi 21 mars à la halle aux grains de Puylaurens en présence de Didier Houlès, vice-président du Département en charge du développement agricole, et de Didier Catala, conseiller municipal.
«Les difficultés économiques que nous rencontrons depuis plusieurs années nous ont conduits à chercher des économies partout où cela était possible mais elles ont atteint leurs limites, souligne le président Didier Codecco. Progressivement, la coopérative a abandonné le réseau commercial de terrain. Or aujourd’hui, pour exister et vendre, il faut être sur le terrain, il faut que l’on sache qui est le veau du Lauragais.» La coopérative s’est donc rapproché de la société Acthuel pour renouer avec ses clients et redonner du dynamisme à sa production. Un nouveau site Internet, une page Facebook, et d’autres supports de communication ont ainsi vu le jour.
Des signaux positifs et offensifs qui font du bien dans un contexte toujours délicat. En 2018, le nombre d’éleveurs (85) et de veaux livrés (1 500) est resté stable. Mais l’évolution des modes de consommation et le pouvoir d’achat en tension ne facilitent pas la vie de la coopérative. «Nos commandes sont importantes en début de mois, avec parfois des difficultés à fournir, puis elles sont divisées par deux en fin de mois, occasionnant des difficultés d’écoulement», constate Didier Codecco.
La problématique du label
Pour ce qui est de l’activité du label, «le constat reste toujours le même et devient même alarmant, déplore le président. Seulement 709 veaux labellisables ont été livrés en 2018, soit à peine 46 % du total, ce n’est même plus la moitié !» L’année passée a certes été compliquée d’un point de vue climatique, mais cela n’a pas empêché «pas mal d’éleveurs à améliorer leurs performances. Des solutions existent et la coopérative met des moyens techniques à votre disposition, alors n’attendez-plus», encourage Didier Codecco. Et de mettre en avant les avantages économiques de ce label : «En 2018, les veaux labellisables ont été payés 6,52€/kg quand les autres l’ont été 5,77€/kg, pour le même travail voire moins puisque les premiers avaient un mois de moins. Je ne peux pas faire plus simple comme commentaire…»
Pour assurer cette qualité, la coopérative a mis en place le suivi Hemovet afin de mesurer les taux d’hématocrites des veaux depuis quinze mois. «Le bilan du suivi des veaux chez les éleveurs volontaires montre une nette amélioration de l’homogénéité des carcasses avec des conformations plus régulières et veaux plus jeunes qui entrent dans les clous du label», souligne Didier Codecco. Pour encourager ses adhérents à s’inscrire dans cette démarche de qualité, la coopérative a même diversifié son activité pour s’engager dans la fourniture d’une gamme de produits complémentaires pour les troupeaux en minéraux, oligos, hépato pour agir au plus vite et corriger les éventuelles carences.
Pour autant, la coopérative n’abandonne pas les veaux rosés et rouges, «bien qu’aujourd’hui leur valorisation en veau sous la mère est très compliquée et sans rémunération pour l’éleveur faute de prix», insiste Didier Codecco. La société Acthuel a donc aussi pour objectif d’augmenter la vente de produits transformés en conserves (blanquette, tajine).
«La coopérative ne baisse pas les bras et s’efforce toujours de trouver des solutions pour atteindre le but qui nous anime tous : vivre de notre métier d’éleveur», résume Didier Codecco pour qui le «veau sous la mère reste une rare production de viande en sous réalisation et dont le potentiel de vente existe».
D. MONNERY
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