Le prix de l’agneau toujours au cœur des débats des moutonniers
L’assemblée générale de la FDO s’est déroulée ce jeudi 10 décembre, à Albi. Serge Préveraud, président de la FNO, avait fait le déplacement. Les échanges ont été, une fois de plus, nombreux sur l’actualité de la filière. Compte-rendu.
L’assemblée générale de la fédération départementale ovine s’est déroulée le jeudi 10 décembre à Albi. Le président de la fédération nationale ovine, Serge Préveraud, avait fait le déplacement dans le Tarn. Même si le rééquilibrage des aides PAC est favorable aux moutonniers, la bonne ambiance n’était pas vraiment au rendez-vous. Les éleveurs restent bien conscients que la survie de leurs exploitations passe par le retour d’un prix convenable pour leurs agneaux.
A l’échelle locale, peser sur la grande distribution semble illusoire. Et le fossé qui se creuse en rayon, entre l’agneau label et l’agneau «basique» ne rassure pas vraiment les éleveurs. «On ne sait pas trop s’il va rester de la place pour l’agneau français sans signe officiel de qualité… Son prix sera bientôt au niveau de l’agneau import.» Les signes officiels de qualité semblent aujourd’hui encore un moyen sûr pour les éleveurs d’obtenir un prix raisonnable de leurs produits. A condition que les moutonniers arrivent à fournir les linéaires tout au long de l’année : le nombre d’agneaux «désaisonnés» limitent toujours la progression du référencement en GMS. «Et si l’on veut que les gens reviennent à l’agneau, il va falloir qu’ils puissent en trouver tout le temps !» explique Serge Préveraud.
Relance de la conso
Que les gens reviennent à l’agneau… Oui, parce que si la demande est là, c’est toute la filière qui reprend son souffle… Et en ce qui concerne la relance de la consommation, les moutonniers ne manquent pas d’idées. Gilbert Vernhes, président de la FDO, est revenu sur l’importance de bien faire connaître la viande d’agneau. «On sert aux jeunes de la brebis en leur disant que c’est de l’agneau : c’est normal qu’après ils ne veuillent plus manger d’agneau ! Mais c’est catastrophique pour l’image de la filière ! Depuis quelques années, nous organisons des dégustations d’agneau au CFP de Brens… Et je peux vous dire que les jeunes en redemandent !» Une démarche approuvée dans la salle. «Il faut insister sur le fait que manger est un plaisir et mettre en avant le bon goût de notre viande !»
Mais tout ce travail demande de gros efforts pour les éleveurs en terme de communication. Serge Préveraud a pourtant encouragé les moutonniers dans ce sens. «Il faut que nous arrêtions d’être sur la défensive. Prenons les devants, montrons nos produits, soyons offensifs !» Et pourquoi pas aller chercher le soutien de grands sportifs pour faire la promotion de l’agneau ? Au niveau national, la FNO se penche aussi sur cette question de la relance de la consommation, avec notamment une réflexion sur l’«agneau presto». «C’est en fait l’idée de proposer de la viande prête à consommer pour répondre aux exigences actuelles des rythmes de vie des jeunes et des urbains.»
Des exigences qui pèsent
A côté de tous les échanges sur le prix de l’agneau, les discussions de l’assemblée générale ont beaucoup tourné autour des nouvelles exigences réglementaires qui pèsent sur les élevages. Notification des mouvements, identification électronique des brebis… Les moutonniers tarnais trouvent que la France est bien en avance sur ses voisins européens. «Des fois, on aimerait que l’Etat ralentisse un peu sur le plan réglementaire. Histoire de nous laisser souffler un peu et de laisser le temps aux autres pays européens de se mettre au niveau !» C’est vrai que la France est particulièrement exigeante vis à vis des éleveurs en terme de respect des règles sanitaires et environnementales. «Si encore c’était un atout pour la vente de nos agneaux… Mais ce n’est même pas le cas !» Autant dire que Serge Préveraud est remonté avec une hotte bien chargée en revendications pour les instances nationales…