Le GDS à la rencontre des éleveurs bovins tarnais
Le groupement de défense sanitaire (GDS) du Tarn organise actuellement des réunions dans le département. La lutte contre la BVD et le nouveau «pack intro» y sont notamment présentés.
Le groupement de défense sanitaire (GDS) du Tarn a entamé sa tournée départementale des réunions d'information à destination des éleveurs bovins. Le président du GDS, Patrick Gayrard, accompagné de la directrice de la Maison de l'élevage, Martine Farenc, et de techniciens, y présente un point sur l'état sanitaire du département et fait le tour des dossiers d'actualité. C'était notamment le cas le jeudi 5 décembre après-midi à Almayrac (notre photo).
Gros dossier du moment : la BVD (diarrhée virale bovine). Une maladie qui peut faire d'énormes dégâts au sein des cheptels touchés, avec des coûts allant de 300 EUR à 500 EUR par vache malade, rappelle Patrick Gayrard. Un élevage touché, en système broutard avec quatre-vingts vaches allaitantes et dix génisses de renouvellement, a ainsi été impacté à hauteur de 17 000 EUR, entre les frais occasionnés par la prise en charge de la maladie et les pertes de production. Le président souligne également l'importance, d'un point de vue commercial, du plan d'éradication national qui se met en place, pour continuer les échanges avec les pays voisins. La Suisse, le Luxembourg, l'Allemagne, l'Irlande et la Belgique sont désormais indemnes de BVD. Les Pays-Bas, le Portugal et la Pologne, comme la France, préparent leur plan d'éradication. Le département du Tarn s'est déjà mis en route pour lutter contre cette maladie qui reste difficile à appréhender. La publication du cahier des charges national pour la mise en application de l'arrêté ministériel de lutte contre la BVD du 31 juillet 2019 tarde en revanche à sortir. Tout le déploiement se fera donc progressivement d'ici juillet 2020.
La détection des IPI (infectés immunotolérants permanents) dans le Tarn, par prélèvement auriculaire, a toutefois déjà commencé pour certains cheptels. Le plus tôt possible après la naissance, les éleveurs bovins doivent donc boucler leurs veaux à l'aide du matériel spécifique qui leur a été adressé. Ces boucles spéciales permettent de faire un prélèvement de cartilage à renvoyer aussitôt, pour analyses, dans l'enveloppe pré-timbrée. Près de 20 000 paires de boucles à prélèvement ont été livrées à 670 éleveurs tarnais en juillet 2019. Après vingt et une semaines, 3 200 bovins ont ainsi été analysés. Une vingtaine de cas positifs ont été détectés, dans dix élevages. En cas de résultat positif, la Maison de l'élevage est aussitôt prévenue par le laboratoire et prend contact immédiatement avec l'éleveur concerné.
Toutes les races bovines sont vulnérables de la même façon à la BVD, et aucune zone du Tarn n'est épargnée. «Il est très important que tout le monde joue le jeu, insiste Patrick Gayrard. Si vous connaissez des éleveurs réfractaires à ces mesures de détection, essayez de les convaincre», a-t-il demandé à l'auditoire.
L'importance des mesures de biosécurité est également rappelée : protéger son troupeau des risques de contaminations extérieures ou lors d'introduction de bovins dans son cheptel est essentiel. De même, le nettoyage du matériel en commun est également de rigueur car le virus peut continuer à vivre dans un environnement extérieur durant quelques heures.
Pack intro
Autre sujet présenté lors de ces réunions : la mise en place d'un pack d'analyses à l'introduction avec un tarif préférentiel dès le 1er janvier 2020. Objectif : éviter d'introduire certaines maladies en dépistant, pour tout achat d'animaux, la BVD, la besnoitiose, la néosporose, et, selon l'âge, la paratuberculose. Le tout pour le tarif unique de 20 EUR, grâce à une aide du conseil départemental.
La quarantaine ou période d'isolement doit être respectée, au moins jusqu'à l'obtention des résultats d'analyses. Il est primordial de signer un billet de garantie conventionnelle avec le vendeur pour clarifier les conditions de vente et de reprise en cas de résultats positifs ou douteux. Le GDS peut vous fournir un modèle.
D. Monnery