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L’Aubrac, la belle rustique fait les yeux doux aux éleveurs tarnais !

Au Gaec de Serène, Eric et Karine Bessières élèvent 65 mères Aubrac pour la production de broutards et un peu de vente directe. La race leur permet de rester sur un système alimentaire relativement extensif, basé sur la pâture et le foin.

Eric Bessières : «Nous voulions une race rustique parce que nous démarrions dans l'élevage et qu'on y connaissait rien. Nous avons hésité entre la Salers et l'Aubrac... Et nous avons choisi cette dernière un peu au hasard, parce qu'elle nous plaisait davantage !»
Eric Bessières : «Nous voulions une race rustique parce que nous démarrions dans l'élevage et qu'on y connaissait rien. Nous avons hésité entre la Salers et l'Aubrac... Et nous avons choisi cette dernière un peu au hasard, parce qu'elle nous plaisait davantage !»
© Le Paysan Tarnais

Eric Bessières a toujours voulu être éleveur. De vaches. Quand sa famille est arrivée dans le Tarn en 1995, son père s'est installé sur une exploitation de 50 ha avec 30 génisses Aubrac prêtes à vêler. «Nous voulions une race rustique parce que nous démarrions dans l'élevage et qu'on y connaissait rien. Nous avons hésité entre la Salers et l'Aubrac... Et nous avons choisi cette dernière un peu au hasard, parce qu'elle nous plaisait davantage !» Eric est installé sur l'exploitation depuis 2000 et sa femme, Karine, a rejoint le Gaec en 2015. En 20 ans, l'élevage s'est bien développé. Le troupeau compte aujourd'hui 65 mères auxquelles il faut ajouter le renouvellement. Au final, l'Aubrac s'est avérée être un très bon choix. «Notre parcellaire est composé d'une centaine d'hectares, tout en prairies naturelles. Pour des questions économiques et pratiques, notre objectif est d'élever nos animaux uniquement avec du foin, du sel et des minéraux. Et la race valorise très bien ce système là !»

Après avoir démarré avec un système plein air intégral, les Bessières ont finalement construit des bâtiments pouvoir rentrer les vaches l'hiver. «Nous avons eu quelques problèmes de mortalité des veaux dès que le temps était trop pluvieux et puis la portance des sols n'était pas suffisante à certaines périodes. Nous avons donc décidé d'investir dans une puis deux stabulations. Cela nous a permis également d'améliorer notre confort de travail.» Pour autant, le pâturage conserve une place très importante dans le système fourrager de l'exploitation. «Début mai, tout le monde sort. Pendant les 8 premières semaines, elles restent sur un même groupe de parcelles, redivisées en paddocks dans lesquels elles vont pouvoir manger pendant environ une semaine. Ensuite, elles vont aller dans les parcelles qui ont été fauchées. Elles ne rentrent qu'en début d'hiver, suivant comment les sols vont porter. Au total, pour l'année, il me faut entre 1100 et 1300 balles rondes de foin de 250 kg pour les nourrir l'hiver et l'été si besoin.»

Descendre à 360 jours d'IVV

Toute la reproduction est gérée en monte naturelle, en race pure. «Nous les changeons tous les 3 ans pour ne pas avoir de consanguinité. Il faut surtout des taureaux qui fassent petits. Derrière, c'est moins de pépins de velâges et de reproduction. Aujourd'hui, nous sommes à un IVV moyen de 365 jours et nous avons pour objectif de descendre à 360 jours. Pour le renouvellement, nous regardons beaucoup les performances de la mère (IVV, poussée des veaux, …), les aplombs, les bassins... La docilité est un critère important aussi, afin de minimiser les risques avec les animaux. Nous ne voulons pas de vache méchante : nous devons pouvoir boucler le veau sans se soucier de la mère.»

Les Bessières vendent leurs veaux comme broutards repoussés d'un an. Les vêlages sont étalés sur toute l'année, afin de lisser les risques liés à la variation du prix de vente. «Après sevrage, nous les engraissons pendant 2 à 3 mois. Chaque jour, ils ont 800 g de luzerne déshydratée, 3 kg d'aliment complet et du foin.» Ils découpent aussi 6 vaches et 6 veaux par an en colis pour la vente directe. «Les veaux sont engraissés un mois de plus. Les réformes, dès qu'elles ont mis bas, sont démarrées avec 1 kg de luzerne déshydratée par jour. Dès le sevrage du veau, on monte progressivement à 7 kg d'aliment complet et 2 kg de luzerne. Elles resteront à cette ration pendant 4 à 5 mois. Il ne faut pas qu'elles soient trop grasses, nos clients n'apprécient pas.» Toutes les vaches sont inscrites au herd-book. Dans quelques années, les Bessières n'excluent pas d'essayer de se lancer dans la commercialisation de reproducteurs.

S. Lenoble




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