L’appellation veau d’Aveyron et du Ségala menacée par la réglementation !
L’interprofession du veau d’Aveyron et du Ségala tire la sonnette d’alarme avec la remise en cause par les pouvoirs publics français de la dénomination veau pour les animaux âgés de plus de 8 mois.
Le président de l’interprofession du veau d’Aveyron et du Ségala, Pierre Cabrit est très remonté. Il y plusieurs mois que le feu couve, mais l’incendie pourrait très bientôt se déclarer au sein de la filière veau d’Aveyron et du Ségala. En ligne de mire, la remise en cause de la dénomination «veau» par les pouvoirs publics français et dernièrement la remise en cause également du Label rouge Veau.
En effet, suite à l’adoption par l’Union européenne d’une nouvelle réglementation définissant le veau en 2007, la France a décidé de donner une définition restrictive à la dénomination du veau en le limitant à 8 mois, «ce qui conduirait à l’interdiction de la dénomination «veau» pour nos produits vendus sous Label rouge, explique Pierre Cabrit. En effet, nos veaux sont commercialisés entre 6 et 10 mois. Les veaux entre 8 et 10 mois représentent 55% de notre production.»
Les parlementaires tarnais sensibilisés, lors d’une visite d’exploitation
L’Irva avait convié le 16 septembre les parlementaires tarnais et les représentants de la région et du département à une après-midi de travail sur un élevage du Ségala tarnais, à Moularès. Objectif : les sensibiliser à la situation pour tenter de peser auprès du ministère de l’agriculture et de l’Inao. «Compte tenu de l’importance de l’activité d’élevage sur le territoire de l’Aveyron et du Ségala, ainsi que des orientations données par l’Inao de renforcer le soutien à la réussite des SIQO (signes officiels de qualité), il est fondamental de consolider l’existence de cette filière. Nous comptons sur votre soutien auprès des instances compétentes afin que notre produit puisse continuer à s’appeler «veau» et à exister» ont dit les représentants de l’Irva aux élus présents.
Philippe Bonnecarrère, sénateur du Tarn, a expliqué : «Que peuvent faire les parlementaires sur ce dossier ? D’abord, il faut souligner l’aspect franco-français de cette problématique, car l’Europe a dérogé à la règle. Notre rôle est donc d’alerter le ministre de l’agriculture et le ministre des finances, ainsi que l’Inao». Claire Fita, conseillère régionale a quant à elle, rappelé le soutien de la région et la poursuite de l’accompagnement technique et financier.
Les cinq parlementaires tarnais ont proposé la rédaction et la signature d’une lettre, avec leurs homologues aveyronnais à destination des ministres de l’agriculture et de l’économie, et du président de l’Inao. Il faut faire vite car d’ici fin 2016, le cahier des charges national devra être rédigé.
A. RENAULT
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