«La négociation actuelle sur le prix du lait de brebis est compliquée à mener»
Interview de Francis Huc, co-président de l’OP des territoires de Roquefort à propos de la négociation en cours sur le prix du lait. Les éleveurs ne veulent pas d’une baisse de prix.
L’organisation de producteurs de lait de brebis des territoires de Roquefort participe à la négociation sur le prix du lait. Francis Huc, co-président tarnais de l’organisation donne son point de vue.
Où en est-on de la négociation sur le prix du lait de brebis ?
Francis Huc : «La négociation avec les industriels, qui se déroule depuis le 15 septembre, est rude. Nous espérons qu’au 15 décembre elle aura abouti. Dans tous les cas, la baisse du prix du lait payé aux producteurs souhaitée par l’industrie n’est pas acceptable et inquiète les éleveurs.»
Quels sont les éléments de tension dans cette négociation ?
F.H. : «Aujourd’hui, il faut rappeler que dans le nouveau système mis en place ce sont les organisations de producteurs qui négocient pour les éleveurs qui y ont adhérées. Le problème aujourd’hui est clair. Les industriels ne veulent pas mettre d’argent sur la table pour maintenir le prix du lait ! La négociation porte sur les prix à l’intérieur de la grille, notamment pour la qualité. Les industriels veulent mettre l’accent sur la diversification. Mais une baisse du prix préoccupe fortement les producteurs. On avance doucement.»
Cette négociation compliquée intervient dans un contexte général difficile pour l’élevage ?
F.H. : «Oui, c’est sûr. Le contexte économique pour le monde de l’élevage est vraiment difficile. Cela ne concerne pas uniquement notre filière et touche l’élevage en général. Les éleveurs sont vraiment inquiets aujourd’hui.»
Cette situation est-elle liée aux changements au sein de la filière Roquefort ?
F.H. : «On entame la troisième année depuis la réforme. Les prix ont du mal à repartir à la hausse malgré les volumes collectés qui stagnent ou qui baissent légèrement. Cette tendance devrait avoir un impact sur le prix du lait à la hausse mais ce n’est pas le cas.»
Quel est votre rôle en tant qu’organisation de producteurs ?
F.H. : «Dans le cadre de la réforme, l’organisation de producteurs représente les éleveurs qui y adhèrent dans le cadre des négociations avec les industriels. Aujourd’hui, on ne peut qu’encourager les éleveurs qui n’ont pas adhéré à une OP et qui négocient en direct avec les entreprises, à se rapprocher des organisations de producteurs pour être plus fort. Il faut jouer la carte du collectif. Individuellement, ce sera très compliqué.»
Propos recueillis par A.RENAULT
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