Influenza aviaire : le Tarn concerné par les mesures d’éradication du virus
Un plan d’éradication du virus de l’influenza aviaire a été validé le 14 janvier. Il passe notamment par la mise en place d'un vide sanitaire d'un mois dans tous les élevages de canards gras des zones du Sud-Ouest concernées par l'épizootie.
Depuis le 24 novembre, date de la découverte du premier foyer d’influenza aviaire hautement pathogène, 69 foyers ont été détectés dans 8 départements du Sud-Ouest. La maladie touche essentiellement la filière canard : 42 % des élevages de palmipèdes qui ont été visités dans le cadre de la surveillance programmée se sont révélés positifs. A ce jour, 3 souches d’influenza aviaire ont été identifiées : H5N1, H5N2 et H5N9. Pour rappel, l’Anses a confirmé dans son avis du 14 décembre 2015 que la souche H5N1 qui circule actuellement dans 7 départements du Sud-Ouest n’est pas dangereuse pour l’homme. Les deux autres souches identifiées (H5N2 et H5N9) sont en cours de séquençage par l’Anses mais l’Anses a d’ores et déjà confirmé leur forte homologie avec la souche H5N1. 8 départements sont concernés par des cas : Les Landes (28), le Gers (10), les Pyrénées Atlantiques (12), la Dordogne (13), la Haute-Vienne (1), les Hautes-Pyrénées (3), la Haute-Garonne (1) et le Lot (1).
Le plan d’éradication du virus
Après une première phase de gestion urgente, les services de l’Etat ont décidé de d’enclencher la deuxième phase du dispositif sanitaire en vue de recouvrer le statut «officiellement indemne» sur l’ensemble du territoire français.
La Dgal (direction générale de l'alimentation) a réuni jeudi dernier les membres du Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav)afin de discuter et de valider une stratégie d’éradication du virus, en trois volets :
- La mise en place durable de mesures de biosécurité dans tous les élevages de volailles du territoire national (des arrêtés sont en projet et devraient être publiés dans les prochains jours)
- L’assainissement de la filière palmipède dans la grande zone sud-ouest, par la mise en place de vides sanitaires,
- La mise en œuvre d’une stratégie de surveillance renforcée dans la zone touchée et dans la zone indemne, dans tous les maillons de la filière.
Concernant les modalités d’assainissement de la filière palmipède, qui touche directement les éleveurs, dont ceux du Tarn, la Dgal a proposé un plan qui se décline de la façon suivante :
- depuis le 18 janvier, plus de mise en place de palmipèdes âgés de moins d’une semaine,
- à partir du 8 février, plus de mise en place de palmipèdes âgés de moins de quatre semaines,
- à partir du 1er avril, interdiction de mise en place de tout palmipède.
- la mise en place d'un vide sanitaire d'un mois (absence totale d'animaux dans les exploitations) dès la fin de la période d'élevage des canards actuellement présents dans les élevages, permettra d’éviter l'abattage inutile d'animaux.
Depuis le 18 janvier, l’arrêté précise également «la mise en place des autres catégories de volailles ne peut intervenir avant que les procédures sanitaires adaptées, relatives notamment aux conditions de nettoyage et de désinfection et à la durée des vides sanitaires, n’aient été mises en œuvre. À défaut, le préfet peut interdire les mouvements et faire procéder à l’exécution des mesures adaptées au frais de l’intéressé.»
L’annexe de l’arrêté détaille également l’étendue de la zone de restriction où s’appliquent ces mesures. L’ensemble de l’Ariège, de l’Aveyron, de la Corrèze, de la Dordogne, du Gers, de la Gironde, de la Haute-Garonne, de la Haute-Vienne, des Landes, du Lot, de Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et de Tarn-et-Garonne en font partie, ainsi que certaines communes de l’Aude, du Cantal, et de la Charente.
Une réunion de crise dans le Tarn
Lundi 19 janvier, à l’appel de la FDSEA, une réunion de crise a été organisée à Albi pour évoquer les contraintes liées à la mesure de biosécurité qui seront précisées sans des arrêtés et la mise en place des modalités d’assainissement de la filière palmipède. L’autre objectif était également de préciser les conséquences économiques sur la filière palmipèdes dans le département et le manque à gagner engendré par ces mesures de protection : nombre d’élevages concernés, chiffre d’affaires de la filière, nombre d’emplois directs concernés par des mesures d’arrêt de l’activité pour permettre le vide-sanitaire… Et les premières évaluations ont montré l’importance de l’impact pour le Tarn. Autour de 250 élevages seraient concernés par les mesures d’arrêt de production dans les prochaines semaines. Comme l’expliquait un participant à cette réunion convoquée en urgence, «les premières annonces du ministère d’une enveloppe de 200 à 300 millions d’euros semblent bien loin de pouvoir répondre aux pertes financières d’une filière bien implantée dans le sud-ouest et qui se développe dans notre département.»
A.RENAULT
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Réunion le 22 janvier à Albi
Une réunion d’informations ouverte à tous les producteurs de palmipèdes et de volailles du département est organisée par la FDSEA et la Chambre d’agriculture, le vendredi 22 janvier à 14h à Albi (salle conférence).