Groupement ovins : Jean-Paul Eche se retire et passe la main à Marc Rolland
Assemblée générale particulière pour le groupement d’Arterris, mercredi 14 novembre. Jean-Paul Eche, président depuis 2007 a notifié son départ, annonciateur de sa future retraite.
Le groupement ovins d’Arterris a tenu son assemblée générale ce mercredi 14 novembre au Gamm’Vert d’Albi. Une réunion à la saveur particulière puisque c’était la dernière de Jean-Paul Eche en tant que président. À la tête de ce groupement depuis 2007, l’éleveur de Souel qui fêtera bientôt ses 61 ans, passe le flambeau à Marc Rolland, installé depuis 1995 à Montredon-Labessonnié.
Avant cette passation de pouvoir qui sera entérinée lors de l’assemblée générale d’Arterris début décembre, le groupement ovins est revenu sur son activité de l’année. Alors que le nombre d’agneaux commercialisés sous le label rouge Agneaux fermiers des pays d’Oc se stabilise à un peu plus de 29 000 têtes, le nombre d’agneaux sous la mère continue de baisser pour atteindre le chiffre de 44 776, contre 47 021 lors de la campagne précédente. «On était à 70 000 quand j’ai débuté ! C’est un regret d’avoir vu cette production baisser à cause de la disparition des petits troupeaux, reconnaît Jean-Paul Eche. C’est vrai que cet élevage demande une charge très importante, ne serait-ce que pour les agnelages…» En parallèle, le nombre d’agneaux sevrés destinés à l’engraissement progresse à 156 875 contre 142 496 l’an dernier. Ces animaux permettent de valoriser les céréales des producteurs mais sont commercialisés en tant qu’agneaux basiques, non labellisés.
Pas de changement notable en ce qui concerne le prix de l’agneau labellisé, qui oscille entre 6€ et 6,7€ le kg en fonction des périodes de l’année. «Cela nous donne un tarif de 9€ en boucherie, ce qui est la limite car il faut ensuite multiplier par 2,2 ou 2,3 pour le prix payé par le consommateur, note Éric Lagarde, responsable qualité de l’agneau fermier des pays d’Oc. Le problème c’est que les peaux ne se vendent plus. La Chine, qui en était grosse demandeuse, n’en achète plus et on se retrouve avec un stock mondial de peaux énorme qui n’a plus aucune valeur. Ce qui était une source de revenus devient une charge de stockage. Et ce manque à gagner se retrouve forcément sur les prix payés aux producteurs.»
Les caisses de péréquation fonctionnent bien pour inciter les éleveurs à mener des agnelages au cœur de l’été afin de pouvoir approvisionner le marché à longueur d’année. «Il y a 25 ans, au tout début du label, une clause stipulait qu’il n’y aurait pas d’agneaux en octobre et novembre, rappelle Éric Lagarde. C’était accepté à l’époque, mais c’est impensable aujourd’hui. Les bouchers et GMS veulent de l’agneau à longueur d’année.»
L’enjeu primordial aux yeux du groupement est désormais de redonner une dynamique au label face à la «déferlante de la consommation locale», selon les termes de Jean-Paul Eche. «Ce local n’est pas forcément synonyme de qualité alors que nous, nous répondons à un cahier des charges, souligne-t-il. Il nous faudra mener des actions pour communiquer là-dessus ainsi que sur le bien-être animal et sur notre métier dans les fermes», annonce-t-il comme un message laissé à son successeur.
D. MONNERY
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