«Grâce à l'«effet bélier», on a pu regrouper 400 agnelages en 10 jours»
Magali Cousinié est installée sur l’ancienne exploitation ovine de la mairie de Castres, à coté de l’aéroport. Elle utilise des béliers vasectomisés pour un «effet bélier» lui permettant de grouper, ensuite, les agnelages. Explications.
Magali Cousinié s’est installée pour prendre la suite de son père, Jean-Marc, éleveur installé sur la commune de Payrin Augmontel. «Lorsque j’ai voulu m’installer je me suis mis à la recherche de terres et nous avons appris que la mairie de Castres voulait se séparer de l’exploitation ovine présente sur le Causse. Je me suis installé en janvier 2011, j’ai ensuite fait les démarches pour l’aide à l’installation et nous avons créé un Gaec avec mon père» explique la jeune agricultrice. Elle rachète le troupeau de la mairie de Castres : 500 brebis, 17 béliers, 50 agnelles. Elle loue alors les terres et les bâtiments et rachète une partie du matériel. Au total, le Gaec exploite 274 hectares sur plusieurs communes parfois éloignées. «Nous avons 21 hectares de céréales autoconsommées. Nous essayons d’être autosuffisants sur les céréales, la paille et le foin. Le reste de la surface en surface fourragère. La particularité, c’est que nous déplaçons souvent les brebis sur des parcelles parfois éloignées.»
Aujourd’hui, le troupeau est composé de 625 brebis plus le renouvellement, 16 béliers et 4 béliers vasectomisés.
«Nous travaillons beaucoup en lots : les brebis avec un agneau («les simples»), les brebis avec deux agneaux («les doubles» ou «les multiples»), les béliers, les béliers vasectomisés.»
L’effet bélier, ça fonctionne !
Les quatre béliers vasectomisés sont mis avec les brebis en septembre, pendant 14 jours. Au 15ème jours, les 16 béliers viennent prendre la suite et la lutte se poursuit jusqu’en janvier. L’ensemble des brebis sont donc conduites ensemble jusqu’à cette date. En janvier, l’éleveuse réalise des échographies de comptage. «On séparer les simples, les multiples, les vides. On les réparties par lots et on les sépare avec l’aide des travées dans le bâtiment. En général, elles sont toujours dehors sauf en février.» Le gros de l’agnelage a lieu en mars, «environ 500 brebis mettent bas sur un mois. Cette année, grâce à l’effet bélier on a regroupé 400 agnelages en 10 jours.»
Sur les agnelles, des éponges sont posées en mai et l’agnelage a donc lieu en octobre. «Cela nous permet de surveiller plus particulièrement les agnelles. Quand aux brebis vides après la lutte, elles intègrent le groupe des agnelles pour un rattrapage.»
L’agnelage a lieu en bergerie et demande de la main d’œuvre, vu leur nombre en quelques jours. «les agneaux sont complémentés dès 10 jours, parfois plus tôt pour les doubles. A un mois, ils sortent avec les brebis. Le lot des simples reste dehors, le lot des doubles est rentré tous les jours pour une meilleure surveillance.» L’autre objectif de Magali et de son père est d’augmenter le nombre de brebis produisant des «multiples». On va donc garder des agnelles nées de doubles.
Le flushing, indispensable !
L’éleveuse souhaite également mettre l’accent sur le flushing . «On a des progrès à faire sur ce point, car c’est compliqué en raison des distances parfois importantes entre les différents lots, sur des communes différentes. De plus, sur le causse, les terres sont pauvres. On laisse du foin en permanence à disposition au champ. La préparation de la lutte est une étape importante. On surveille qu’aucune bête ne maigrisse. On les passe au couloir au moment d’enlever les béliers vasectomisés, cela permet de les surveiller. Les béliers, eux sont boostés avec un mélange orge, avoine, blé, triticale un mois avant la lutte.»
Enfin, pour Magali Cousinié, la gestion du parasitisme fait aussi partie des priorités. «On a des problèmes de parasitisme et il faut les gérer avant la lutte. C’est déterminant pour la réussite. On fait donc des coprologies pour adapter les traitements et les stratégies de lutte contre les parasites.»
A.RENAULT
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