FDO : ce qu’il faut retenir de l’assemblée générale
La fédération départementale ovine (FDO) s’est réunie en assemblée générale, ce mardi 22 janvier à Vénès. Retour sur les principaux sujets d’actualité qui ont animé les débats.
Les saisies des carcasses à l’abattoir, la nouvelle cartographie de la zone vulnérable et le loup figuraient au programme de l’assemblée générale de la fédération départementale ovine (FDO), mardi matin à la salle polyvalente de Vénès. Après le compte-rendu financier de l’exercice passé et la présentation des modalités de l’aide ovine 2019, l’assemblée est rapidement entrée dans le vif de ces sujets d’inquiétudes pour la filière.
Les saisies des carcasses à l’abattoir. «Elles sont en progression importante de 2017 à 2018, s’étonnent Émile Fabriès et Jérôme Redoulès, co-présidents de la FDO. Ces saisies entraînent des pertes importantes pour nos exploitations. On aimerait avoir quelques précisions par rapport à ce phénomène car nous n’avons pas l’impression que les problè-mes sanitaires soient plus importants que d’habitude. » Réel problème sanitaire ou excès de zèle ? Les éleveurs se posent d’autant plus la question que des différences d’appréciation apparaissent entre les abattoirs, notamment pour les brebis de réforme. Pour tenter de répondre aux interrogations, la directrice adjointe de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des personnes (DDCSPP) Michèle Eymery, avait fait le déplacement. L’analyse des chiffres récoltés à travers quatre abattoirs français lui permet de dire que le taux de pleurésie a effectivement augmenter de 26 % de 2017 à 2018. «Il y a eu un vrai souci pleurésie cette année», assure-t-elle. Pour autant ses explications n’ont pas convaincu l’auditoire, notamment en ce qui concerne les disparités de traitement observées entre abattoirs. Les éleveurs déplorent également un certain manque de transparence en cas de saisies, et pointent du doigt des différences entre ce que dit la règlementation et son application concrète sur le terrain. Des procédures et des recours existent pour défendre les intérêts des éleveurs. Il est fort probable que les dossiers de contentieux affluent dans un avenir proche…
La zone vulnérable. Philippe Jougla, président de la FDSEA, est intervenu pour présenter les enjeux de la nouvelle cartographie et ses conséquences en termes d’épandage et de mise aux normes des bâtiments d’élevage notamment. Le syndicat majoritaire est monté au front pour dénoncer un zonage qui apparaît disproportionné. «On a dit sur tous les tons qu’on n’était pas d’accord», indique Philippe Jougla. Malgré le soutien du préfet du Tarn et de son administration locale, cela n’a pourtant pas permis de se faire entendre à l’échelon régional. Une action a donc été enclenchée au tribunal administratif pour contester cette nouvelle cartographie et son extension à de nouvelles communes qui étaient jusqu’à présent épargnées par ce zonage.
Le loup. Laure Heim, chef de service à la DDT, est venue faire un état des lieux des travaux en cours. Après un premier cas de prédation avéré sur un troupeau tarnais, fin juin 2018, et face à l’accroissement de la population de loups qui a dépassé la barre des 500 têtes en France, la FDO s’attend à ce que cette problématique aille crescendo dans le Tarn. La filière est donc mobilisée, aux côtés des pouvoirs publics, pour préparer la riposte. Depuis octobre, une cellule de veille loup pilotée par le préfet a été mise en place. Le travail en cours consiste également à définir le zonage qui sera retenu pour les élevages tarnais afin de définir les modalités de protection. La position de la FDO sur le sujet du loup est de refuser la conditionnalité des indemnisations quel que soit le zonage retenu, de demander la mise en place d’une brigade loup, l’accès à des tirs simplifiés pour que les éleveurs puissent se défendre eux-mêmes, et l’accès aux aides pour les mesures de protection.
David Monnery
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