Concours trucs et astuces : le premier prix pour un parc de contention à parois réglables
Plus de trente idées ingénieuses imaginées par les éleveurs tarnais ont fait la réussite du concours "Trucs et astuces" lancé par la Chambre d’agriculture du Tarn, en partenariat avec la Maison de l’élevage, la MSA et le Service de remplacement. Sylvie Delpoux et Pascal Rouquier ont reçu le 1er prix pour leur parc de contention à parois réglables aménagé dans une ancienne salle de traite. Explications.
Sylvie Delpoux et Pascal Rouquier sont éleveurs de bovins allaitants. Leur activité est divisée sur deux exploitations. L’une se situe à Saint-Cirgue et est l’exploitation familiale de la famille Delpoux depuis 1989, tandis que l’autre exploitation est la propriété de Pascal Rouquier depuis 2002. Les deux agriculteurs ont regroupé leurs exploitations et se sont installés en Gaec en 2017. À eux deux, ils possèdent environ 100 mères de race limousine, charolaise et montbéliarde sur une SAU totale de 130 ha. Ils produisent à l’année des veaux de 8 mois commercialisés auprès d’un négociant et chez un boucher. Très investis dans l’amélioration de leurs conditions de travail, ils ont mis en place plusieurs améliorations pour se faciliter la vie.
Sylvie nous explique ce qui a été important pour améliorer leurs conditions de travail : «Lors de la retraite de ma mère, en 2017, nous avons décidé de s’installer en Gaec en regroupant nos deux exploitations. Nous avons alors supprimé l’atelier bovins lait pour se consacrer uniquement à l’élevage de bovins allaitants. À ce moment-là, nous avons regroupé les vaches et les veaux sur l’exploitation de Saint-Cirgue et laissé uniquement les génisses de renouvellement sur l’exploitation de mon conjoint. L’objectif étant de favoriser la proximité pour les animaux demandant le plus de travail au quotidien. Depuis 2018, nous avons repensé la conception des bâtiments en créant une ligne d’alimentation pour les veaux, en créant une fabrique d’alimentation et aussi en mettant en place une nouvelle zone de stockage pour la paille et le foin.»
Leurs objectifs sont de diminuer la pénibilité du travail mais aussi de gagner du temps pour leur vie de famille ou pour mieux surveiller leur troupeau et d’améliorer la sécurité. Ainsi, les différents aménagements ont été :
• la mise en place d’une ligne d’alimentation avec une fabrique d’aliment pour les veaux. Cela leur évite de nourrir avec des seaux et leur a fait gagner 30 min environ chaque jour.
• un plancher installé au-dessus de la ligne d’alimentation des veaux pour faciliter le paillage.
• des passages d’homme au niveau du couloir de contention.
• des fermetures auto-lock sur les portes, ce qui évite d’enjamber constamment les barrières et d’ouvrir et fermer facilement les portes.
• et enfin le parc de contention à parois réglables aménagé dans l’ancienne salle de traite.
Sylvie et Pascal ont pensé et réalisé ce couloir de contention pour faciliter la manipulation des veaux à l’intérieur du bâtiment tout en optimisant une ancienne salle de traite. Ils ont mis en place un système qui leur permet de diriger facilement les veaux vers un box d’attente de 5 m de large qui les mène à un poussoir de 2,40 m de large. Grâce à ce dernier, ils peuvent amener les animaux, facilement et en douceur, vers un couloir de contention rotatif et à parois réglables pouvant varier de 45 cm à 75 cm de largeur en fonction de la grosseur des veaux. Puis les veaux sont dirigés vers la bascule, qui est une bascule de la marque Arrowquip. Cette bascule permet de réaliser des pesées mais aussi de faciliter les soins. Elle est facilement ajustable en fonction de la grosseur des veaux (82 cm) et est ouvrable sur les côtés. Grâce à ce dispositif, ils peuvent facilement diriger les animaux vers le quai de chargement d’une largeur de 2,40 m et charger les veaux dans la bétaillère sans aucune difficulté.
Pour fabriquer ce couloir, Sylvie et Pascal ont utilisé des panneaux de bois, le poussoir, des charnières, des barres en fer et des fermetures auto-lock. Il faut ajouter la bascule. Cet aménagement leur a coûté 12 000 € (dont la bascule) et ils ont eu 2 500€ d’aide de la part de la région et 2 300€ d’aide de la MSA.
A. Pizzetta (CA81)