Challenge des sabots : une bonne organisation au service de la performance
Ancien éleveur bovin lait, Jean-Paul Mas, à Saint-Amans-Soult, a réussi sa reconversion en limousines, comme en témoignent ses bons résultats au challenge des sabots 2020.
Ancien éleveur bovin lait, Jean-Paul Mas, à Saint-Amans-Soult, a réussi sa reconversion en limousines, comme en témoignent ses bons résultats au challenge des sabots 2020.
Lassé de l'astreinte que demande un troupeau de vaches laitières, Jean-Paul Mas, installé depuis 1988 aux Clauses, à Saint-Amans-Soult, s'est reconverti dans l'élevage de bovins viande en 2003. Des limousines, "car ici, c'est la seule race qui marche bien", en a-t-il conclu après être allé à la rencontre de différents éleveurs. La rigueur du suivi technique acquise lors de sa carrière de laitier, l'a conduit à s'inscrire dès le début de sa reconversion au contrôle de performance de la Maison de l'élevage. Un travail qui paie, à constater ses bons résultats obtenus au challenge des sabots 2020.
Passionné de génétique, l'éleveur recherche des animaux pas trop gros qui produisent beaucoup de lait, on ne se refait pas. "C'est surtout pour limiter l'aliment à côté", justifie-t-il de manière plus prosaïque.
Le cheptel a compté jusqu'à soixante-dix mères, mais Jean-Paul Mas diminue progressivement la voilure en prévision de la retraite. Les vêlages sont regroupés à l'automne. "C'est plus pratique pour moi, comme je suis seul sur l'exploitation, j'ai besoin de m'organiser". Toujours dans cette optique, les veaux sont voulus petits à la naissance pour que les vaches puissent se débrouiller seule, sans intervention de l'éleveur. Les vêlages sont tous le fruit de l'insémination artificielle. Toutes les vaches sont d'ailleurs équipées des colliers Heatime. Avant de sortir au pâturage, toutes les vaches inséminées passent à l'échographie pour vérifier que l'intervention a bien fonctionné. Si ce n'est pas le cas, soit un rattrapage est mené pour un vêlage de printemps, soit la vache part à l'engraissement.
CHARGES LIMITEES
Visant une certaine qualité de vie et un revenu suffisant, Jean-Paul Mas maîtrise ses charges de mécanisation. Le nécessaire pour faire le foin et une mélangeuse sont les seuls engins qu'ils possèdent. Tout le reste est opéré en Cuma ou avec des entrepreneurs pour l'enrubannage.
L'exploitation se compose de 109 hectares, exclusivement en herbe. Pâture, ensilage d'herbe et foin constituent l'essentiel de l'alimentation, en plus de la ration quotidienne. "J'ai arrêté les céréales car il n'y a pas assez de rendement ici". Conséquence : il lui faut acheter deux camions de paille chaque année. Mais, là encore, l'éleveur s'est montré astucieux. Il a conservé les logettes de l'époque où il était laitier dans l'étable. Le bénéfice est double : les animaux sont plus calmes, et cela économise la distribution de paille.
D. Monnery