Ovin lait
Border Disease : dépister pour mieux lutter
Des analyses sur lait de tank sont proposées pour repérer la maladie. Le coût de cette opération est pris en charge par le Département. Tous les éleveurs sont encouragés à le faire.
Des analyses sur lait de tank sont proposées pour repérer la maladie. Le coût de cette opération est pris en charge par le Département. Tous les éleveurs sont encouragés à le faire.
Une analyse sur lait de tank
Comme les années précédentes, l’Alma GDS Tarn, avec les partenaires de la filière, propose de renforcer le suivi de la Border Disease par des analyses sur lait de tank. Les objectifs sont clairs :
• Repérer les cheptels positifs
• Proposer un plan de gestion de la maladie
• Mieux maîtriser l’allotement des agneaux d’engraissement.
Cette analyse sur lait de tank est prise en charge par le Département pour tous les éleveurs tarnais. Ce dépistage reste volontaire mais nous encourageons vivement à le réaliser.
Comment réaliser ce dépistage ?
Le prélèvement de lait doit être réalisé sur du lait de tank. Le matériel de prélèvement est fourni par le GDS du Tarn : flacon, poirette de prélèvement, étiquette à apposer sur le flacon, document d’accompagnement au laboratoire (n’hésitez pas à contacter le GDS81 si vous n’avez pas reçu le matériel). Le prélèvement est simple : agiter le lait dans le tank, prélever hygiéniquement du lait avec la poirette fournie, remplir le flacon et coller l’étiquette.
L’éleveur amène le flacon soit au laboratoire d’Albi quand il le souhaite, ou il utilise un point de collecte mis en place du 4 octobre au 13 janvier (cf. tableau ci-dessous). Les résultats sont envoyés aux engraisseurs et aux éleveurs en fonction de leur arrivée au Laboratoire d’Albi.
Points de collecte | Dépôt des éleveurs du 4/10/21 au 13/01/22 |
Lacaune (Cabinet vétérinaire) | Tous les lundis de 14h à 17h |
Alban (Magasin Gamm Vert) | Tous les mardis de 9h à 12h |
Valence d’Albi (Cabinet vétérinaire) | Tous les mercredis de 14h à 17h |
Castres (Abattoir - accueil) | Tous les mercredis de 14h à 17h |
Réalmont (Cabinet vétérinaire) | Tous les mercredis de 10h à 12h et 14h à 18h |
De nouveaux cheptels contaminés tous les ans
De manière régulière ces dernières années, le bassin Roquefort est confronté à des épisodes virulents de Border Disease. Lors de la prophylaxie annuelle, un suivi est fait sur les prises de sang, chez une partie des éleveurs, afin de contrôler la circulation virale de la maladie. Chaque année, 1 à 2 % des cheptels tarnais se positivent avec pour conséquence des problèmes de fertilité, d’avortements et de mortinatalité. La situation concerne bien tout le département. C’est pour cela que le suivi de la maladie a été renforcé par un second contrôle sur lait de tank.
2018 | 2019 | 2020 | |
Nombre de cheptels testés | 291 | 303 | 316 |
Nombre de cheptels positifs | 10 | 10 | 28 |
Nombre de cheptels nouvellement positifs | 4 | 5 | 5 |
Nous ne pouvons que vous inciter à rester attentifs aux deux voies d’entrées principales de la maladie : l’introduction d’ovins contaminés et le voisinage. Même si le virus est très peu résistant dans l’environnement, restez très vigilants vis-à-vis des intervenants extérieurs qui peuvent être porteurs du virus. Attention au matériel utilisé en commun, aux personnes qui transitent entre différentes exploitations mais aussi aux animaux qui transitent. Respectez les bonnes pratiques d’hygiène : nettoyage et désinfection des bottes, pédiluves, changement de blouses, matériel désinfecté…
Qu’est-ce-que la Border Disease ?
Cette maladie est provoquée par un Pestivirus (tout comme le virus BVD des bovins). L’infection des brebis par ce virus a deux conséquences :
• soit il contamine un ovin adulte hors période de reproduction, et celui-ci l’élimine en environ un mois (on parle d’infecté transitoire). Ces animaux, après élimination du virus, sont immunisés et n’excrètent plus de virus. En dehors de période de reproduction, l’affection est donc dans la plupart des cas bénigne et peut passer inaperçue.
• soit il contamine une brebis en gestation et son fœtus. Après leur naissance, ces agneaux restent porteurs du virus : on parle d’animaux IPI ou infectés permanents immuno-tolérants. Les IPI, excrètent en continue et en grande quantité du virus pendant toute leur vie. Ces IPI ont une durée de vie généralement courte.
Le problème des animaux dits IPI (infectés permanents immunotolérants)
La contamination d’une brebis gestante dans les 80 premiers jours de gestation peut entraîner la formation d’agneaux infectés permanents immunotolérants (IPI).
Les animaux IPI considèrent que le virus est un élément constitutif normal de leur organisme. Ils ne luttent pas contre le virus. Ils sont porteurs et excréteurs en permanence de ce virus. Par conséquent, ils représentent un réel danger pour l’élevage. Il convient de les éliminer en priorité. Néanmoins la recherche des IPI est rarement réalisée car très coûteuse.
“C’est important d’y faire attention”
> Pourquoi est-ce important de réaliser ce dépistage ?
Les éleveurs laitiers sèvrent leurs agneaux pour pouvoir tirer le lait des brebis. Ces agneaux sont destinés aux ateliers d’engraissement. Dans ces ateliers il y a un mélange des cheptels et donc, potentiellement, de toutes les maladies. Le danger est donc que des agneaux non immunisés se fassent contaminer, avec un risque de mort élevé. Nous avons connu des épisodes de pertes conséquents à cause de la Border dans les années 1990 et 2000, c’est pourquoi nous avons mis en place ce dépistage.
> Le taux de participation dans le Tarn est-il satisfaisant ?
Pas assez. C’est pourquoi nous insistons sur ce point là et nous demandons avec insistance aux éleveurs de faire attention. Il est important de savoir si leur cheptel est positif ou négatif.
> Combien ce dépistage coûte-t-il aux éleveurs ?
Rien, si ce n’est d’apporter son échantillon. C’est entièrement pris en charge par le Département, donc gratuit pour les éleveurs, il faut donc en profiter.
> Quels sont les freins qui expliquent le fait que des éleveurs ne réalisent pas ce dépistage ?
C’est essentiellement une forme de négligence. Certains disent : “ah oui, c’est vrai, j’ai oublié…”
> Que faire si le test est positif ?
Il faut le signaler au collecteur d’agneau. Des collectes séparées sont mises en place pour éviter les mélanges dans les ateliers d’engraissement. C’est une maladie sournoise : les éleveurs ont parfois du mal à associer les symptômes à cette maladie (avortement, infertilité, mortalité à la naissance). On n’a pas beaucoup de cas positifs par rapport à la taille du cheptel tarnais, mais c’est important d’y faire attention, pour se préserver soi et ses collègues.