Machinisme
Vinovalie lance un vignoble pilote en taille rase aléatoire
Le Paysan tarnais a rencontré Francis Terral, vice-président de Vinovalie, pour faire le point sur la réflexion entamée par la coopérative sur la mécanisation des techniques de taille et la démarche qui en découle.
Plusieurs viticulteurs expérimentent actuellement différentes techniques de mécanisation de la taille. Comment Vinovalie accompagne-t-elle ses adhérents dans ces réflexions ?
Francis Terral : Au sein des caves coopératives de Rabastens et de Técou, comme dans tout le vignoble gaillacois, quelques viticulteurs se sont effectivement penchés sur la question de la mécanisation de la taille. Cette démarche répond à une réflexion capitale sur le raisonnement des charges, notamment sur des productions moins bien valorisées, comme les vins IGP ou sans IG. Une commission technique a donc été mise en place sur les 4 caves de Vinovalie pour étudier en détails ces pratiques et avoir une idée plus précise de leur pertinence. Bien entendu, ce travail est réalisé en étroite collaboration avec les œnologues des caves et l’appui technique de l’IFV Sud-ouest. A un rendement de 120 / 150 hl / ha, les raisins produits par la vigne ont des propriétés bien spécifiques. Quelles vinifications ? Pour quels vins ? Pour quelles cibles ? Il est important d’avoir une stratégie de commercialisation derrière. Il faut que nous sachions adapter les propriétés organoleptiques de ces vins aux demandes du marché. L’idée étant toujours de venir occuper une nouvelle place, sans faire de concurrence aux produits existants bien-sûr !
Vous allez aller jusqu'à la mise en place d'un vignoble expérimental pilote ?
Francis Terral : Oui, pour structurer un peu les choses autour de la mécanisation de la taille, nous allons mettre en place plusieurs parcelles de vignes pilotes, conduites spécifiquement pour la taille rase aléatoire. Nous en suivrons de près la rentabilité technico-économique. L’idée n’est pas seulement d’avoir une vitrine, mais vraiment une expérimentation reproductible par la preuve. C’est indispensable si l’on veut que les viticulteurs se l’approprient. La mécanisation de la taille n’est pas un mince pari : la vigne est une culture pérenne, on ne peut pas se lancer dans une telle démarche à la va-vite. Il faut que cette stratégie soit durable !