Plantes à parfum, aromatiques et médicinales : où en sommes-nous ?
La filière nationale des PPAM compte deux gros bassins de production dans le sud-est et le centre de la France. Ceci-dit, Languedoc-Roussillon impulse une bonne dynamique au sein de la nouvelle région, notamment pour le Tarn. Extrait.
Dans le Tarn, la filière PPAM est encore confidentielle. 17 ha cultivés en 2010 sur 22 exploitations agricoles (0,78 ha de surface moyenne). Ce sont des chiffres qui progressent doucement depuis une dizaine d’années. Ceci dit, le département intéresse les entreprises. Arcadie par exemple, a déjà contractualisé des surfaces tarnaises et souhaite les développer. En participant au forum filières organisé par la chambre d’agriculture en février dernier, deux autres entreprises, axées sur les huiles essentielles, ont montré leur intérêt pour s’approvisionner localement : Sirius à Cambounet-sur-le-Sor et Eco distillation concept (EDC), située en région toulousaine. «Nous avons créé notre entreprise en 2011» explique Bruno Fraysse, l’un des deux cogérants d’EDC. «Les premières distillations se sont déroulées fin 2012. Nous distillons des plantes sèches, des racines et nous démarrons les plantes fraîches : lavande, lavandin, thym, sauge, camomille romaine…. Pour ces productions, nous souhaitons nouer des partenariats avec les agriculteurs de la région. Nous avons déjà mis en place quelques contrats. Mais pour aller plus loin, nous nous sommes tournés vers les chambres d’agriculture afin d’essayer de créer un réseau. Nous savons que ce sont des démarches qui prennent du temps et que le délai de lancement de ces productions est long. Mais nous restons positifs : avec ces plantes de garrigue, nous sommes sur des créneaux privilégiés sur lesquels les marchés sont porteurs.»
Afin d’accompagner ce développement vers les plantes fraîches, l’entreprise a le projet d’investir dans un caisson de distillation mobile. «Nous avons des producteurs dans le Gers, l’Aveyron ou encore le Tarn intéressés pour travailler avec nous» explique Bruno Fraysse. «Mais pour distiller des plantes fraîches, la distance entre les parcelles et notre unité de distillation peut poser des problèmes. A la fois de conservation, mais aussi de coûts. Afin de pallier cet éloignement et assurer une rentabilité aux productions, nous avons eu l’idée de faire venir l’alambic jusque dans les champs !» Bruno Fraysse revient sur le principe du caisson mobile. «En fait, il s’agit de deux caissons. On place en bord de champs une première caisse type poly-benne dans laquelle sont stockées les récoltes. Ensuite, deux solutions. Soit on amène ce caisson sur notre installation à Seysses où nous aurons un couvercle à demeure qui permet de rendre le caisson étanche avant d’envoyer la vapeur dedans. Soit on réalise la distillation directement au champ, en faisant venir une chaudière installée sur remorque jusqu’au caisson de stockage. Dans ce dernier cas, il est clair qu’il faudra arriver à fédérer des petits groupes de producteurs afin de rentabiliser les chantiers.»
S. Lenoble
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