Vigne : ne pas ne pas trop perturber le cep à la taille pour éviter les risques de maladies du bois
En cette période de taille, le Paysan Tarnais revient sur le lien entre cette opération et les impacts des maladies du bois, les solutions de liage des baguettes ou encore les nouveautés des tractoristes. Retour sur une formation organisée par la Chambre d'agriculture visant à faire le lien entre les impacts des maladies du bois et les méthodes de taille.
Marceau Bourdarias, élagueur de métier, a été formé à des méthodes «douces» de taille de la vigne par le Service interprofessionnel de conseil agronomique, de vinification et d'analyses du centre (Sicavac). Il intervenait les 14 et 15 décembre dernier, à Gaillac, pour une formation proposée par la chambre d’agriculture du Tarn «Mieux tailler pour mieux protéger sa vigne». L’idée est simple. Les maladies du bois altèrent la circulation de la sève. Pour limiter leur impact dans les parcelles, il s’agit de ne pas imposer à la vigne d’autres problèmes de circulation liés à la taille, grâce à des méthodes plus respectueuses de la plante. La formation a été l’occasion de présenter plusieurs types de taille dits moins «mutilants», comme la «Guyot Poussard».
Le premier point important à bien prendre en compte, c’est qu’une plante ne cicatrise pas. Que ce soit en créant un cône de cicatrisation ou en reformant un bras par-dessus l’ancien, la vigne recouvre ses plaies en générant du bois mort. Celui-ci ne conduit plus la sève, il n’a plus qu’un rôle de tenue mécanique de la structure. Il sera produit en trop grandes quantités par une taille inappropriée : taille rase, tailles aléatoires, coupes de gros diamètres… Les étranglements de sève entravent également sa circulation, provocant des apoplexies ou des nanifications des pousses. Pour réaliser de bonnes plaies de taille et éviter la création de parties mortes dans le bois, Marceau Bourdarias conseille notamment :
- de bien laisser le bourrelet et la ride de l’axe porteur. Attention à ne pas tailler trop ras et toucher alors l’axe porteur, ni trop long ce qui allonge le temps de recouvrement ;
- de respecter l’équilibre des flux de sève sur le cep, c’est-à-dire penser à alimenter les deux côtés de la coque ;
- de privilégier le choix du courson en fonction de l’allongement du bras afin de préserver la continuité du flux de sève.
Les interventions préalables qui limitent la taille
Marceau Bourdarias insiste également sur les différentes interventions sur la vigne en végétation qui vont conditionner ensuite le déroulement des opérations de taille pendant l’hiver. L’épamprage (ou ébourgeonnage), par exemple, doit être effectué avant lignification pour limiter au maximum le besoin de recouvrement de la vigne. Il est préférable d’ébourgeonner manuellement plutôt que de tailler après lignification. Sur guyot, un relevage fait avant aoutement va également améliorer la direction des bourgeons sur le courson et faciliter ainsi la taille. Il est aussi important d’appliquer ces principes de réduction des tailles de plaie et de respect des flux de sève dès la plantation, la complantation ou encore la restauration des vieux ceps !
S. LENOBLE
(source Sicavac et Chambre d’Agriculture du Tarn)
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Formation : mieux tailler pour mieux protéger sa vigne
Au programme :
• comprendre le développement physiologique de la vigne, ses systèmes de défenses vis-à-vis des bioagresseurs et l'impact de la taille sur le long terme ;
• mesurer l'importance d'une taille adaptée, permettant une meilleure gestion du vignoble et une durée de vie des ceps augmentée ;
• maîtriser une méthode de taille limitant l'impact des maladies du bois.
Travail en salle et mise en application sur le terrain.
Session : les 25 et 26 janvier de 9h30 à 17h30 à Gaillac (Maison des vins, abbaye Saint-Michel).
Contact : Virginie VIGUES - Chambre d'agriculture du Tarn - 06 61 99 57 86