Vendanges : une récolte 2020 prometteuse
D’ici la fin de la semaine, toute (ou presque) la récolte aura été rentrée, à l’exception de quelques braucol, cabernet et vendanges tardives. Le millésime 2020 s’annonce bon, mais des incertitudes commerciales demeurent.
D’ici la fin de la semaine, toute (ou presque) la récolte aura été rentrée, à l’exception de quelques braucol, cabernet et vendanges tardives. Mais la grande majorité des viticulteurs en avait même déjà fini avec les vendanges avant la fin septembre. C’est la conséquence d’un début de campagne très précoce (autour du 14 août), avec deux à trois semaines d’avance sur la normale.
Très humide au printemps, très sec l'été, ce sont les conditions climatiques avec lesquelles il a fallu faire cette année. “Ça a été compliqué au début, car très arrosé, ce qui a entraîné beaucoup de traitements contre le mildiou, rappelle Thierry Massol, conseiller viticulture à la Chambre d’agriculture du Tarn. Mais ces traitements ont pu être arrêtés rapidement car il a fait sec très tôt. Au final, on devrait être sur un IFT (indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires) plutôt bas par rapport à la moyenne.”
D’un point de vue sanitaire, la vendange est donc bonne, “surtout pour ceux qui ont été vigilants aux vers de grappe”, souligne le conseiller. L’eudémis était en effet le point de vigilance à bien maîtriser au mois d’août pour assurer une belle récolte. “On a eu de la chance avec une saison qui nous a épargnés, on n’a quasiment pas eu de pluie durant tout le ramassage, ce qui fait qu’on a pu rentrer des raisins de qualité. On est certes sur un millésime précoce mais qualitatif et avec du volume. C’est une récolte prometteuse”, estime Cédric Carcenac, président de la Maison des vins de Gaillac.
CONTEXTE PARTICULIER
“Globalement, la récolte se montre généreuse”, résume Thierry Massol. Il met toutefois un bémol à ce constat “pour des jeunes vignes qui ont pu souffrir de la sécheresse”. La grêle, aussi, a pu pénaliser quelques parcelles. Mais “c’est une belle année en volume, confirme Sabine Garda, directrice du laboratoire oenologique départemental de Gaillac. Il y a du fruit, les rouges sont colorés, les blancs sont fruités.” Encore un peu de patience pour en savoir davantage sur le futur millésime car les fermentations sont en cours. “Tout se fait maintenant, à la cave, mais le potentiel est bon”, assure l’oenologue. Les primeurs sont “bien ”, annonce-t-elle, on espère juste pouvoir les vendre. Tout le monde est forcément un peu sur la retenue compte tenu du contexte actuel sans trop savoir quelle direction vont prendre les événements. Pour autant tout le monde est resté optimiste pour l’instant en espérant pouvoir maintenir les événements prévus pour la sortie du primeur. “En attendant le verdict qui tombera, comme chaque année, le troisième jeudi du mois de novembre, les vignerons indépendants de Gaillac s'organisent et restent unis. “Nous avons écrit à la préfète pour lui signifier toute l’importance de ce rendez-vous pour la filière et notre volonté de le maintenir, indique Cédric Carcenac. Pour l'instant, on ne sait pas vraiment ce que l’on peut faire ou pas. C’est compliqué pour tout le monde et on le comprend. Mais même si le marché est compliqué, on est sûr qu’on aura des choses jolies à vendre, c’est toujours positif, au moins on échappe à la double peine.”
D. Monnery