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Filère
Une mousse locale du champ à l'étal

Arterris a lancé la marque Espigal à base d’orge de la région.

Le coffret de bières a été conçu et décoré par une graphiste toulousaine et est confectionné près de Montauban.
© Le Paysan Tarnais

Depuis 2020, ce sont déjà 30 000 litres de bière qui ont été vendus dans les rayons des boutiques du réseau de distribution d’Arterris que sont les Gamm Vert, Marché Occitan, Larroque et Fermiers Occitans ainsi que dans les compositions cadeaux de fin d’année. L’Espigal, vendu dans une cinquantaine de points de vente a complété l’offre boissons et «certains clients en ont fait leur bière», note Audrey Ciuti, responsable marketing développement et offre Cadeaux du Groupe Arterris. 

Fabriquée dans la région

À la base du breuvage, on trouve les adhérents d’Arterris (voir encadré). Leur orge brassicole peut être sélectionnée pour rejoindre l’atelier de la Malterie Occitane à Saint-Sulpice-La-Pointe. Hormis le partenariat pour la fabrication, Arterris s’est impliquée financièrement dans l’entreprise. Il ne reste plus qu’à installer une filière de houblon dans le sud-ouest pour peaufiner la dimension locale de l’Espigal. 

Montée en puissance

La mise en avant dans les boutiques a aidé à la découverte par les clients habituels. «Nous avons souhaité amener une gamme complète, explique Audrey Ciuti. Les noms des bières, blanche, blonde, ambrée, les rendent accessibles au grand public mais la fabrication reste artisanale.» Ce sont donc des bouteilles sans vocable de spécialistes sur les étiquettes qui sont proposées. L’Espigal a aussi fait l’objet d’un partenariat avec MaBoxRugby pour le coffret de décembre 2020. Dans un futur proche, la bière sera mise en avant dans le circuit de la restauration hors domicile. La bière de saison et des brassins spéciaux sont un moyen pour l’Espigal de gagner en notoriété. La gamme sera également enrichie dans les prochains mois. «Le placement tarifaire est plutôt dans le segment premium, confie la responsable marketing et développement. Mais avec l’aspect local et un retour de rémunération juste aux agriculteurs de la région, le produit a du sens pour les consommateurs.» Un site internet vitrine dédié aux bières de la marque devrait être en ligne à l’automne pour augmenter sa notoriété.

Une culture intéressante pour Alain Dubac  

L’agriculteur de Giroussens a saisi l’opportunité de produire de l’orge de brasserie à l’automne 2019. «Le temps était très pluvieux cette année. Je l’ai implanté dès qu’une fenêtre s’est ouverte même si dans l’idéal c’est plutôt mi-décembre. On s’en est sorti avec un bon résultat économique qui a dépassé nettement la performance du blé sur la campagne 2019-2020 qui a été défavorable pour ce dernier.»
L’intégration de l’orge brassicole dans la rotation ajoute la possibilité d’enchaîner les faux-semis : un atout «pour abaisser la pression ray-grass». La culture est également peu gourmande en intrants : «pour l’amener à un rendement correct, on peut réduire de 40 % l’azote quand on compare avec un blé.» Il est d’ailleurs bénéfique de ne pas forcer l’azote pour garder un taux de protéine conforme à la brasserie. Arterris propose un prix de vente garanti par contrat. «J’ai engagé 20 ha pour la campagne 2020-2021», annonce l’agriculteur qui apprécie que sa céréale puisse entrer dans une filière locale.
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