Un combiné presse-enrubanneuse d’occasion qui ne mobilise qu’un seul salarié !
La Cuma de Lombers a acheté une presse-enrubanneuse d’occasion en juin 2013. Un investissement mutualisé qui permet d’avoir un service complet à prix abordable et qui permet de gagner en main d’œuvre sur les chantiers.
La Cuma de Lombers a investi dans un combiné presse-enrubanneuse d’occasion en juin 2013. «C’était un printemps très pluvieux» se souvient Guillaume Roques, l’un des adhérents du combiné et secrétaire de la Cuma. «Il s’est fait beaucoup d’enrubanné et on a eu du mal à suivre le rythme des chantiers avec notre enrubanneuse trainée. Nous étions nombreux à avoir fait appel à des prestataires extérieurs. Nous sommes partis sur un coup de tête acheter un combiné d’occasion pour pouvoir proposer un service complet aux adhérents. Le gros avantage, c’est qu’il n’y a besoin que d’un tracteur et d’un chauffeur. En terme de main d’œuvre, on est vraiment gagnant par rapport à un chantier d’enrubannage classique !»
La presse – enrubanneuse est une Vicon Balepack RF 130. «Elle a coûté 18 000 €, avec un amortissement sur 7 ans» précise Guillaume Roques. «Nous avons pris une chambre fixe. Nous avons hésité un peu, mais la chambre variable représentait un surcoût trop important. L’équipement que nous apprécions particulièrement, c’est le «rotocut». C’est un jeu de 8 couteaux qui coupe l’herbe ramassée. Enrubanner des brins courts présente de nombreux avantages : cela permet de bien presser le fourrage, la fermentation est bien meilleure et pour redistribuer, c’est bien plus simple ! C’est un équipement escamotable. On enlève donc le «rotocut» sur les dernières coupes de luzerne pour conserver les feuilles le plus possible. Mais sinon, il est tout le temps actionné : derrière, c’est un vrai progrès pour le confort de travail des éleveurs !»
Patience et vigilance…
Il a fallu un peu de temps aux salariés de la Cuma pour apprivoiser le matériel. «Maintenant, on a compris qu’il fallait surtout ne jamais arrêter le cycle d’enrubannage au risque de coincer la balle dedans et de devoir tout sortir à la main» souligne Guillaume Roques. «Cela demande beaucoup de patience et d’attention aux chauffeurs. Nous avons d’ailleurs fait le choix de spécialiser un salarié sur cette machine. On sait aussi qu’il ne faut pas lésiner sur la qualité du film, que ce soit pour la réalisation des balles mais aussi pour leur conservation. Le débit de chantier n’est pas très élevé, surtout dans les coteaux, où il faut souvent manœuvrer pour poser la balle à plat. On pourrait peut-être gagner en efficacité avec un combiné neuf, mais il faudrait être sur un engagement de 3 000 balles par an. Nous en sommes loin ! Donc pour l’instant, nous continuons avec celui-ci. Nous verrons bien au moment où il faudra le renouveler.»
Actuellement, une quinzaine d’adhérents sont engagés pour un total de 1 200 balles. «C’est un volume qui permet une bonne organisation des chantiers avec un service complet à prix raisonnable» résume Guillaume Roques. «Si l’on compte en moyenne 20 balles par ha et par heure, on arrive à un coût d’environ 9 € / balle (180 € / ha). Ce qui, à mon avis, n’est pas très élevé. En tout cas, ça semble convenir puisque quasiment tous les adhérents de l’enrubanneuse trainée sont passés au combiné et que nous avons 7 à 8 adhérents supplémentaires sur ce matériel en 3 ans !»
Comme l’explique Guillaume Roques, les profils de ces nouveaux utilisateurs sont variables. «Certains sont déjà équipés pour l’enrubannage mais s’engagent pour pouvoir répondre aux coups de feu quand les fenêtres météo sont réduites. Certains, comme moi, passent à l’enrubanné suite à l’arrêt de l’ensilage. En bovin viande, ensiler devient de plus en plus compliqué. Entre la main d’œuvre qu’on a du mal à trouver pour les chantiers, le fourrage qui chauffe pendant l’été parce qu’on n’avance pas assez vite dans le silo ou encore ce qu’on nous impose en zone vulnérable, le calcul est vite fait. Cela a un coût certes, mais c’est une vraie tranquillité. Sur une dizaine d’hectares chaque année, je fauche et le salarié de la Cuma fait le reste. Il ne me reste plus qu’à serrer les balles !»
S. LENOBLE
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