Travail du sol : une petite armée de dents qui concurrence le labour
Depuis bientôt 10 ans, un déchaumeur à dents combat les adventices près de Brassac. Il aide à renouveler des vieilles prairies et participe même à renforcer l'autonomie fourragère.
«Travailler le sol sans labour», c'était la motivation première au gaec Valmonts basé à Fontrieu. Mais Pierre Granel ne souhaitait pas couper et multiplier les rhizomes avec un modèle à disques. Il fallait cependant trouver un outil qui laisse une surface et coupe les vivaces sans leur laisser la possibilité de repartir.
L'outil est incontournable l'été
Pour ce faire, un Kuhn Cultimer 3 m a été choisi et acquis à plusieurs. «Il faut un rythme soutenu entre 8 et 10 km/h pour faire du bon travail, explique l'éleveur. Dans nos terres légères, avec 130 ch on s'en sort bien et on peut couvrir 2 ha/h.» Une fois la paille pressée, un premier passage à 12 cm de profondeur met à nu les adventices. La forte chaleur de l'été suffit pour les griller.
Ce déchaumeur est également apprécié pour son rappui qui assure un faux-semis efficace. Les repousses sont détruites par un deuxième passage 15 jours avant une implantation en combiné fraise + semoir. «Adapté la région», l'outil ne présente qu'un inconvénient «dans les vallons, il faut raccourcir le 3ème point hydraulique pour être sûr que les dents rentrent.» En bout de raie, elles ont tendance à faire un trou qui est gommé par une dernière passe en bord de champ.
Ses points forts
L'agriculteur a choisi un rouleau T-Ring qui «nivelle très bien le sol». Le mélange et le degré d'emiettage des mottes réduit nettement le risque d'érosion. Les déflecteurs vrillés et réduisent le risque de bourrage. Pierre Granel voit cet outil comme une sécurité face aux menaces sur le glyphosate. «Un éleveur s'est récemment installé en bio. Au vu des avantages, il a souhaité prendre des parts sur cet outil.»
La sécurité à ressort se révèle utile quand l'outil touche les rochers et «ce déchaumeur remonte peu de pierres, précise l'agriculteur. Celles qui sortent font 4 à 5 kg. Elles n'ont rien à faire dans un champ.» Tous les ans, une plaque au carbure est soudée sur les ailerons. Les pointes au carbure tiennent 300 ha soit environ 2 ans. Les trois de devant s'usent davantage.
Sur ces reliefs variés, l'outil se démarque aux yeux des utilisateurs. Le temps et le soleil sont nécessaires pour bien faire comme en témoigne l'usage quasi-incontournable de la charrue avant d'implanter les maïs. Mais quel que soit le passage, ce déchaumeur produit un mélange de terre et de résidus bien nivelé par le rouleau. Par sa structure hétérogène, il rend la surface moins sensible aux orages. Le patrimoine du sol est ainsi préservé.
F. Roussel