Viticulture
Top départ pour les prêts bonifiés à 2.5%
Une mesure bien accueillie par la profession mais qui ne concerne que certaines exploitations.
Une mesure bien accueillie par la profession mais qui ne concerne que certaines exploitations.
Comme annoncé en février dans le cadre des manifestations agricoles, le gouvernement a fait paraître, le 9 juillet au Journal officiel, un décret instituant un dispositif de prêts bonifiés aux entreprises viticoles. Il restera en vigueur jusqu’au 1er juillet 2025, dans la limite de 10 millions d’euros de bonifications. Comme annoncé, le taux serait de 2,5%, pour un prêt d’une durée comprise entre un et dix ans. Selon l’indicateur de référence Euribor 12 mois, les taux interbancaires sont passés de - 0,499% au 3 janvier 2022 à 3,599% en juillet, après avoir atteint plus de 4% début octobre. Il est précisé que le dispositif vise uniquement les exploitants viticoles et les sociétés coopératives viticoles qui ont souscrit un prêt garanti par l’État (PGE) et ne l’ont pas encore intégralement remboursé. En février, le gouvernement avait annoncé un appel à candidatures pour ce dispositif à destination des banques, auquel le Crédit agricole avait répondu.
Pour rappel, le dispositif des prêts bonifiés Jeunes agriculteurs avait été supprimé en 2017 en raison de la baisse des taux d’intérêt. En contrepartie, la dotation jeunes agriculteur (DJA) s’était vue augmenter. À la suite d’une suggestion des Jeunes agriculteurs, Agnès Pannier-Runacher avait annoncé lors d’un débat au Sénat sur l’avenir du modèle agricole le 13 février, que le gouvernement travaillait sur le sujet.
Dans un communiqué de presse publié le 11 juillet, la FNSEA se félicite de la mesure mais attend toujours des réponses pour les autres filières : “les prêts bonifiés permettront aux viticulteurs de bénéficier de taux d’intérêt préférentiels pour le remboursement des PGE, facilitant ainsi la gestion financière des exploitations et soulageant leur trésorerie. La FNSEA salue cette avancée et reste mobilisée pour accompagner les viticulteurs dans cette démarche. Toutefois, la FNSEA rappelle que d’autres secteurs agricoles attendent au plus vite la mise en place de telles mesures.”
Il a dit...
François Fabre, président de la section viticole de la FDSEA81 : “Je salue la mesure mais c’est une annonce en demi-teinte car elle ne cible pas toutes les exploitations. Certaines ont déjà réussi à rembourser leur PGE et d’autres n’ont pas souscrit mais ont quand même dû puiser dans les réserves pour faire face aux difficultés que rencontre la filière. Elles ne sont donc pas concernées par ces prêts bonifiés. Je pense que le gouvernement souhaite épurer le problème des PGE en accordant cette mesure et en aidant les professionnels à les rembourser. Malgré tout, c’est quand même un coup de pouce pour les exploitations qui ont encore des échéances à payer, et pas mal de capital à rembourser.”