Reconversion
“Se consacrer pleinement à la production maraîchère”
Le potager de Fontjalabert s’est implanté sur la commune de Lisle-sur-Tarn il y a près de huit ans maintenant. Le couple de propriétaires se livre sur son activité.
Le potager de Fontjalabert s’est implanté sur la commune de Lisle-sur-Tarn il y a près de huit ans maintenant. Le couple de propriétaires se livre sur son activité.
Jean-Marc et Dorothée Viatge travaillent au sein d’une propriété bio qu’ils ont acheté en août 2015. Avant cela, lui était installé sur une exploitation avec son frère, tandis que Dorothée travaillait dans le domaine du tourisme. Et c’est cette dernière qui a entrepris de se reconvertir pour devenir agricultrice, après avoir obtenu un BPREA (Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole). Jean-Marc, qui assure depuis peu la fonction de président de l’association OPLA (voir en page 12), nous confie la suite des événements : “Quand elle a décidé de s’installer, on a pensé que ce serait difficile en étant seule. Nous avons donc investi sur 20 ha de terrain, et j’ai décidé de la suivre. Avoir la possibilité d’alimenter les cantines d’écoliers est clairement ce qui nous a motivé dans notre projet.” Au départ, 1,5 ha était consacré au maraîchage, le reste étant utilisé, entre autres, pour un élevage de brebis. Et ce n’est qu’en 2021 que le couple d’agriculteurs décide de “se consacrer pleinement à la production maraîchère bio.”
Où en sont-ils aujourd’hui ?
Le Potager de Fontjalabert s'étend à ce jour sur une surface de 3,5 ha (dont 2 500m² de serres). Tout est commercialisé en direct. En plus de la vente à la ferme, le couple part à la rencontre des consommateurs sur différents marchés locaux (Saint-Sulpice, Lavaur, Lisle-sur-Tarn). Toutes les espèces de saison sont produites dans les potagers, hormis les asperges et les artichauts qui sont difficiles à travailler sur le secteur. Grâce aux quelques poules pondeuses présentes sur l’exploitation, Jean-Marc et Dorothée procèdent également à la vente d'œufs. Le couple de producteurs a par ailleurs récemment investi sur deux installations : “une chambre chaude pour les courges et les patates douces, et une chambre froide pour les pommes de terre. Elles viennent compléter la chambre froide qui nous sert à stocker les autres légumes, et qui était insuffisante.” Sur l’exploitation, un projet d’agroforesterie devrait prochainement voir le jour. En effet, pas moins de 400 arbres seront plantés en hiver prochain. Jean-Marc explique le pourquoi du comment : “L’été a été très rude, la chaleur et le soleil ont été délicats. L’effet n'est pas aussi rapide que des filets ombragés par exemple, mais à long terme les arbres peuvent être intéressants. Au total, 60 à 70% des plants seront des fruitiers.”
S’adapter à l’agriculture d’aujourd’hui
Interrogé sur son utilisation en eau, Jean-Marc Viatge présente sa routine maraîchère : “C’est un peu plus gérable qu’en grandes cultures. Nous avons plusieurs types d’irrigation (goutte à goutte, micro-aspersion…). On amène pas mal de matière organique pour que le sol garde l’eau au mieux.” L’utilisation de cette ressource sur le Potager de Fontjalabert est alors contrôlée : “Il ne faut pas trop arroser pour garder le goût des légumes. Mais il ne faut pas non plus que les plantes souffrent. C’est un juste milieu à trouver, et nous avons appris à gérer l’eau un peu mieux. On réfléchit autrement. Nous avons aussi fait construire un bassin de stockage, mais ce n’était pas prévu au départ.”
En ce qui concerne les diverses évolutions technologiques de plus en plus utilisées en agriculture, elles sont adoptées par le couple de producteurs : “Nous avons toujours été mécanisés. On travaille sur de grosses séries de légumes donc c’est nécessaire. Mais on peut observer qu’en France, on a un temps de retard en termes de matériel mécanisé pour les petites surfaces, comparé à l’Asie ou l’Amérique du Nord par exemple.”