Démonstration sur ail
Retour sur la rencontre consacrée au binage de l'ail
Plusieurs ateliers tournants étaient proposés, autour de trois outils de désherbage mécanique et plus particulièrement de binage compte-tenu des stades de développement de la culture.
Plusieurs ateliers tournants étaient proposés, autour de trois outils de désherbage mécanique et plus particulièrement de binage compte-tenu des stades de développement de la culture.
Gaël Bardou, producteur d’ail rose de Lautrec, a fait le choix d’une bineuse NC Méca. Il explique son choix.
«J’ai acheté cette bineuse en 2018 car je voulais débuter le désherbage mécanique sur ail. Je souhaitais une machine adaptée à la culture, simple (utilisation réglages et entretien), efficace et accessible en prix. J’ai donc fait appel à Nicolas Vie de NC Méca. C’est une bineuse 3 rangs équipée de socs pattes d’oie et de doigts rotatifs».
«Je réalise généralement deux passages en mars-avril, sur sol ressuyé et en conditions séchantes pendant et après l’intervention, avec un travail superficiel (dans les tous premiers cm du sol), à une vitesse de 3 à 4 km/h selon l’état du sol et le stade de la culture. Éric, chez qui nous sommes aujourd’hui, a également réalisé deux passages et a complété le premier avec un passage de herse étrille».
> Êtes-vous satisfait de cet équipement ?
«Je suis satisfait car cela permet de limiter le risque de salissement et, même si plus on intervient tôt plus on est efficace, je suis déjà intervenu en mai pour maîtriser des adventices déjà bien développées et ça m’avait permis de récolter dans de bonnes conditions. Le guidage manuel, s’il nécessite quelqu’un à l’arrière, permet néanmoins d’être précis et de limiter l’impact sur les plants. J’observe aussi des effets bénéfiques pour les plantes (casser la croûte, limiter le stress hydrique en période sèche) donc il y a en plus un intérêt agronomique. Pour moi, c’est un outil simple et accessible qui peut être particulièrement adapté à de petits ateliers comme on a dans le Lautrecois ».
«Je débute dans le désherbage mécanique donc je dois encore améliorer certains points, et notamment le réglage des doigts rotatifs pour passer au plus près des plantes. Pour être plus efficace, il faudrait également que je débute les interventions plus tôt, lorsque les adventices sont encore peu développées».
Deux modèles chez Einböck : la Chopstar et la Chopstar ERS
Pierre Le Naour Vernet, responsable technique Einböck France a présenté deux bineuses commercialisées par la marque. La 1ère, la bineuse Chopstar de démonstration pour le secteur Sud-Ouest avait été équipée pour l’occasion de différents modules : éléments 5 dents / 3 dents / 1 dent, doigts bineurs rotatifs, étrille rotative, herse peigne…
«La machine est équipée de différents types de ressorts et socs, notamment les dents en S plutôt classiques, mais aussi des dents plus rigides de différentes dimensions, dont un modèle propre à Einböck qui permet d’avoir davantage de régularité de scalpage pour travailler en surface sans risquer de dégrader les racines de l’ail. C’est un outil modulable qui peut également être utilisé sur tournesol, maïs, soja».
La deuxième, la bineuse Chopstar ERS avec un châssis ventral spécifique aux cultures en planche, était équipée en 4 rangs à 45 cm d’écartement, avec des éléments Rollstars (disques étoilés) sur les passages de roues, particulièrement adaptés aux tracteurs équipés en voie étroite pour ce type d’implantation. «Ce châssis permet de reculer la bineuse et permet à la caméra de guider avec deux rangs de visibilité et non un seul. La caméra est également plus douce dans son guidage car elle peut voir beaucoup plus loin et anticiper ce qui permet d’avoir encore plus de précision et de régularité dans le guidage, tout en sachant que notre analyse d’image rend la caméra insensible aux variations de taille d’ail ainsi qu’au vent, deux éléments qui pourraient contribuer à dégrader la qualité du travail. Avec cette bineuse spécifique, la vitesse d’avancement est de 6-7 voire même 8 km/h, contre 4-5 km/h pour celle de démonstration».
A l’occasion de cette rencontre, les nombreux producteurs présents ont pu apprécier la qualité du travail fourni par ces trois outils. Pour Alexandre, producteur chez qui la démonstration de cette dernière machine a eu lieu «le lendemain du passage de la bineuse, on pouvait visualiser très clairement où était passée la machine : les plants étaient plus verts, plus dressés, on voyait que cette intervention leur avait fait du bien après ce début d’année peu favorable à la croissance».
Le désherbage mécanique, une technique d’intérêt !
Leur spectre d’efficacité et leur durée d’action étant également limités, celles-ci ne permettent pas une gestion optimale des adventices sur toute la durée du cycle de la culture. Encore plus pour les levées de dicotylédones au printemps qui, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent sévèrement impacter la culture et compliquer la récolte. Le désherbage mécanique va ainsi permettre de compléter la lutte et de maîtriser au mieux le risque de salissement.
A noter que contrairement aux idées reçues, les spécialités type Prowl 400 et Cent 7 ne créent pas de «film». La réalisation d’interventions de désherbage mécanique ne risque donc pas de limiter leur efficacité. Au contraire, ces interventions réalisées superficiellement peuvent même contribuer à une meilleure incorporation dans les premiers centimètres du sol et à une mise en contact plus rapide avec les graines d’adventices, et encore plus lorsque le désherbage de prélevée a été réalisé en conditions non optimales (conditions sèches notamment) !
Action réalisée dans le cadre de l’animation du groupe DEPHY – Ecophyto.