Dossier Maraîchage
Quelle est la situation de la filière maraîchage dans le Tarn ?
Aujourd’hui sur le département, la filière attire les porteurs de projets selon Anaïs Huillet, conseillère en maraîchage pour la Chambre d'agriculture du Tarn.
Aujourd’hui sur le département, la filière attire les porteurs de projets selon Anaïs Huillet, conseillère en maraîchage pour la Chambre d'agriculture du Tarn.
Structurer la filière légume et développer l’approvisionnement local est un enjeu important pour accompagner la production maraîchère tarnaise. C’est pourquoi plusieurs actions d’accompagnement de la production sont mises en place. Elles sont en partie assurées par Carole Grimaux, conseillère animatrice à la Chambre d'agriculture du Tarn, qui informe malgré tout que le marché est plutôt tendu dans le pays actuellement. Néanmoins, cela n’empêche pas l’activité maraîchère d’être bien présente sur le département. Elle demeure d’ailleurs “assez diversifiée, puisqu’on observe pas vraiment d’espèces dominantes sur le secteur”, selon Anaïs.
Une filière qui attire
L’actualité principale de la filière ces prochains mois, c’est la réglementation PAC qui a été modifiée. En effet, elle intègre désormais une nouvelle aide, dédiée à l’activité maraîchère. “Les producteurs de légumes ont tout intérêt à la demander”, conseille Anaïs. Elle s’élève à 1 500 € par ha environ, et sont éligibles les agriculteurs qui produisent sur une SAU spécifique aux légumes comprise entre 0,5 et 3 ha. En ce qui concerne l’installation dans l’agriculture tarnaise en général, le maraîchage est clairement dominant chez les porteurs de projets. (en productions végétales en 2021, ils en représentent environ un tiers, et la tendance semble être similaire pour 2022). La conseillère technique l’explique : “Le maraîchage demande peu de surface, et il est plus facile d'accès pour s'installer dans une situation de hors-cadre familial (75% des porteurs de projets). L’activité attire également beaucoup les porteurs de projets en reconversion professionnelle.” Anaïs les accompagne, de la première idée jusqu’à la mise en route du projet, et atteste par ailleurs d’une forte demande : “de nombreuses personnes se posent des questions, ça n’aboutit pas forcément mais il y a des démarches ! Il est indispensable de se projeter et se demander si l’activité maraîchère est faite pour soi.
Un GIEE "large et vaste" pour gagner en efficacité
Anaïs anime un GIEE (Groupe d'intérêt économique et environnemental) qui représente un groupe de producteurs de légumes constitué en association, motivé pour évoluer techniquement en lien avec des pratiques agro-écologiques. Créé l’an dernier, le groupe de travail a pour objectif de «tester et trouver de nouvelles solutions pour améliorer ses pratiques culturales», indique la conseillère. Porté par l’association OPLA, le GI2E est aujourd’hui composé de 16 fermes, pour une surface de 42 ha de maraîchage au total (plein champ et sous abris). Différents types de journées sont programmées : mise en place d’essais sur variétés ou couverts végétaux, suivis de parcelles, interventions d’experts, journées de rencontres, animation de groupe… Le partage du savoir-faire est également un pilier indispensable au projet. Effectivement, le groupement a créé un groupe de discussion Whatsapp afin que chacun puisse partager et diffuser ses soucis et expériences. “Il y a un excellent collectif et beaucoup d’entraide”, admet Anaïs. Elle poursuit et se confie sur ce que le GI2E doit apporter aux producteurs : “Nous allons chercher à améliorer les outils, les méthodes de travail…mais aussi et surtout les coûts de production ! Cela permet à tous de pouvoir avancer dans la même et bonne direction.” Le groupement reste par ailleurs ouvert pour intégrer d’autres fermes au projet.
Les autres actions mises en place
Une relève de prix mensuels des légumes est réalisée, en action avec la Région : “Chaque producteur remplit un tableau avec les prix qu’ils pratiquent sur les marchés ou dans les magasins. Ensuite, on collecte et on fait une synthèse. Cela permet aux producteurs de pouvoir se situer” indique Anaïs Huillet. “Ces informations sont d’autant plus intéressantes dans un contexte de montée des prix et de marges qui diminuent…”, témoigne t-elle. Des formations sont également programmées tout au long de l’année. Depuis deux ans, elles se sont axées, entre autres, sur la fertilisation, la fraise, l’irrigation, la tomate, ou l’agroforesterie notamment. Elles demeurent accessibles aux maraîchers mais aussi aux porteurs de projets. Anaïs Huillet apporte également un appui technique sur L’Essor Maraîcher, en réalisant des suivis sur l’espace test.
Une enquête a été réalisée