Pesticides : Bruxelles propose des objectifs contraignants et des solutions pour les agriculteurs
La Commission européenne a présenté comme attendu, le 22 juin, sa proposition plusieurs fois reportée de règlement (plus contraignant pour les États membres que la directive aujourd’hui en place) sur l’utilisation durable des pesticides. Le texte doit permettre d’atteindre l’objectif de réduction de 50% d’ici 2030 de leur utilisation et des risques qui y sont liés. La proposition prévoit que les États membres fixent, dans des plans d’action nationaux, leurs propres objectifs contraignants en leur permettant de s'écarter du seuil de -50%, dans les limites d'une formule qui tient compte à la fois des efforts enregistrés depuis 2011, mais aussi de l’intensité d’utilisation (une notion qui a été ajoutée au dernier moment pour répondre aux inquiétudes de certains États membres). Un niveau plancher minimum de -35% est fixé. De plus, afin d’accompagner les transitions, Bruxelles va adopter une dérogation temporaire (pendant cinq ans), au titre de la Pac, pour permettre aux États membres de soutenir (dans le cadre des éco-régimes du 1er piler ou des mesures agroenvironnementales du 2e pilier) le déploiement des méthodes de lutte intégrée contre les parasites. Ces méthodes faisant partie des exigences de base de la Pac, aucune aide supplémentaire ne peut actuellement leur être accordée. Entre cette dérogation et le développement des nouvelles techniques génomiques de sélection végétale (NBT), l'agriculture de précision ou l'autorisation de solutions alternatives à faible impact, la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, veut croire que la compétitivité de l'agriculture européenne ne sera pas remise en cause.