L’horticulture en première ligne des dégâts du covid-19
La crise du Covid-19 tombe particulièrement mal pour le secteur de l’horticulture. Le naisseur Haberschill Végétal, à Valdurenque, a perdu une large part de son activité.
La crise du Covid-19 tombe particulièrement mal pour le secteur de l’horticulture qui réalise la très grande majorité de son chiffre d’affaires du 15 mars à la Fête des mères. “Nous avons perdu toutes nos ventes de la fin d’hiver, constate Pierre Haberschill, à la tête de Haberschill Végétal, à Valdurenque. Toutes les vivaces et bisanuelles (pensées, primevères, renoncules…) sont parties à la poubelle. C’est d’autant plus rageant que cette année la météo du printemps était particulièrement favorable à notre activité.”
L’entreprise qui emploie une quarantaine de salariés plus une vingtaine de saisonniers est spécialisée dans la vente de jeunes plants aux horticulteurs partout en France métropolitaine et jusqu’en Outre-Mer. “Sur cette activité on perdait 40 000 € par semaine au début de la crise”, déplore Pierre Haberschill. Beaucoup de jeunes plants attendent encore de partir à La Réunion, mais faute d’avion pour assurer les échanges commerciaux, ils sont toujours entretenus sur site dans l’attente d’une amélioration rapide.
L’entreprise Haberschill dispose également d’une activité de vente en serre pour les particuliers. Elle aussi a fortement souffert du confinement. “On rouvre progressivement après trois semaines de fermeture. Nous avons mis en place un parcours clients, la désinfection des chariots, etc. Ça se passe bien, les gens sont disciplinés.” Les chiffres d’affaires de mars et avril se trouvent néanmoins d’ores et déjà amputé de 40%.
“On a réussi à limiter la casse en se battant comme des lions pour que nos commandes soient maintenues. On n’avait pas le choix car pour nous, après le début du mois de juin, les ventes sont finies…”, souligne Pierre Haberschill, rassuré de voir que depuis la réouverture des jardineries, “le ciel s'éclaircit”.
Masques maison et gestes barrières
Dès le début du confinement, Haberschill Végétal a décidé de ne plus faire appel à ses saisonniers. L’entreprise a finalement été obligée d’en rappeler quelques-uns pour combler les absen-ces de quelques salariés. “On est actuellement 45 à travailler dans deux hectares de serre donc on est assez espacés, explique le dirigeant soucieux de faire respecter les gestes barrières. Pour rassurer tout le monde, nous avons confectionné des masques maison dont le port a été rendu obligatoire.” Pour la protection des jeunes plants, l’entreprise utilise depuis toujours du gel hydroalcoolique, “donc nous n’avons pas de souci de ce côté-là. On a juste intensifié notre consommation et on n’a plus besoin de râler pour que les salariés s’en frictionnent régulièrement les mains”, sourit Pierre Haberschill.
D. Monnery