Les vignerons gaillacois engagés pour l’avenir
Le Tarn n’a pas attendu pour s’engager dans une démarche de diminution des intrants en viticulture. Quels sont les premières tendances, les leviers d’action et les freins rencontrés ?
Aujourd’hui, nous avons deux groupes de vignerons engagés dans la recherche de leviers pour diminuer leurs consommations d’intrants :
• le groupe «30 000», composé de 18 vignerons et animé par Virginie Vigues depuis 2018 ;
• le groupe Ecophyto, composé de 12 vignerons et animé par Thierry Massol depuis 2010.
L’objectif de ces groupes étant de partager leurs différentes expériences afin de vulgariser ce qui fonctionne bien et de mettre des points de vigilance sur ce qui est plus difficile à mettre en place ou qui ne présente pas d’intérêt technico-économique pour la filière.
L’historique du groupe Ecophyto permet d’apporter des données chiffrées avec des points de vigilance dans de nombreux domai-nes techniques. Riche par sa diversité, le groupe se compose de 5 coopérateurs et 7 indépendants, exploitant de 14 hectares à 71 hectares de vigne, 4 sont en bio (dont 1 en conversion), des objectifs de rendement différents (de 50hl/ha à 88hl/ha) et une moyen-ne d’âge du groupe de 42 ans. Ce groupe est représentatif du vignoble, il compte 500 hectares, soit 8% du vignoble en production.
L’objectif de la démarche Ecophyto est de réduire le recours aux intrants chimiques tout en conservant leurs revenus. Les vignerons ont essayé et essayent différentes techniques alternatives ou améliorent les existantes afin de réduire leurs consommations de produits phytosanitaires.
Le principal indicateur mesurant le nombre de traitements se nomme l’IFT (indice de fréquence de traitement), par exemple pour une dose pleine hectare l’IFT sera égal à 1.
Résultats du groupe depuis 2010, l’IFT en pièce jointe comptabilise l’ensemble des interventions effectuées au vignoble (désherbages, fongicides, insecticides et biocontrôle). La variabilité de l’IFT du simple au double, démontre le raisonnement de la lutte contre les parasites de la vigne (ravageurs et maladies). En effet, si cet indicateur était stable, cela voudrait dire que nous sommes sur des traitements systématiques.
T. Massol (CA81)
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Les résultats économiques du groupe Dephy Tarn
Les résultats du groupe montrent qu’en viticulture le rendement n’est pas forcément lié aux nombres de traitements. Ceci est une moyenne sur 9 campagnes, il est évident qu’un vigneron qui traiterait très peu sur une année à forte pression aurait des pertes importantes (par exemple 2018). Les rendements plus faibles sont souvent liés :
• à des accidents climatiques : gel, grêle ;
• à des vignes avec des manquants (liés aux maladies du bois, pas de solutions efficaces aujourd’hui) ;
• à des terres moins fertiles (bien souvent les vignes ont été installées sur les terres les moins bonnes de l’exploitation) ;
• à une conduite de vigne qui ne permet pas d’arriver à leurs objectifs (concurrence hydro-azotée, choix de taille…).