Producteur
Les légumes du pigeonnier perpétuent la tradition
Comme son nom l’indique, le magasin sur site se trouve à l’intérieur d'un magnifique ancien pigeonnier en pierre. Rencontre avec Gilles Astruc, producteur maraîcher à Saint-Julien-du-Puy.
Comme son nom l’indique, le magasin sur site se trouve à l’intérieur d'un magnifique ancien pigeonnier en pierre. Rencontre avec Gilles Astruc, producteur maraîcher à Saint-Julien-du-Puy.
“J’ai repris l’exploitation de mes parents en 1983, qui était tournée en polyculture élevage. Dans les années qui ont suivi, nous avons développé le tabac, et plus précisément celui de Virginie”, introduit le producteur de 59 ans. Cette culture, qui offrait des débouchés intéressants aux États-Unis notamment, s’est poursuivie sur l’exploitation jusqu’en 2015, après avoir connu un passage en bio. Dès lors, les activités légumières et céréalières prennent place, sur une surface qui atteint les 40 ha à ce jour. Gilles, son épouse, une salariée à temps plein et des saisonniers pour les diverses cueillettes au cours de l’été s’emploient toute l’année pour faire vivre Les Légumes du Pigeonnier.
“Développer les circuits-courts”
“L’objectif est d’essayer de développer les circuits-courts et vendre le plus possible en direct”, indique Gilles. Aujourd’hui, le contrat est rempli pour le producteur. Néanmoins, il nous fait part que cela n’a pas été si simple : “Nous avons des volumes conséquents et malheureusement les gens n’achètent pas énormément en bio. Les circuits sont très petits.” Les débouchés ont également évolué au fil des années : “Je travaillais beaucoup plus avec les cantines il y a 2 ans qu'aujourd'hui par exemple, et c’est dommage”, s’attriste Gilles Astruc. Les Légumes du Pigeonnier commercialise une toute petite partie en grande distribution, le reste étant destiné au commerce de proximité : “Je participe au marché de Castres tous les samedis matin. C’est important de voir cette clientèle, plus ou moins âgée d’ailleurs ! Je suis encore à l’ancienne école moi, le contact humain m’est indispensable”, témoigne l'agriculteur, qui travaille également en lien depuis quelques années avec la cuisine centrale d’Albi et certaines maisons de retraites.
Une production variée
Les légumes poussent pour la grande majorité en plein champ. Gilles cultive tout ce qui est de plus classique : oignon, pomme de terre, patate douce, carottes…mais aussi des espèces un peu moins répandues : asperges, toutes sortes de courges et de l’ail rose Forain, ancienne variété qui n’a rien perdu de ses propriétés conservatrices. L’activité du producteur ne se résume pas qu’aux légumes. Effectivement, il transforme également toutes ses céréales (maïs, blé, sarrasin…) pour fabriquer de la farine bio. Certains types de légumineuses comme les lentilles ou les pois chiches sont aussi produits sur l’exploitation.
Certaines productions se sont avérées délicates ces derniers temps selon Gilles Astruc : “La dernière récolte de pommes de terres a par exemple été minable. Le maraîchage demande une certaine quantité d’eau, et heureusement que nous avons le Dadou à proximité pour remédier à ça.” Il confie ce qui, pour lui, est plus fort que tout dans des périodes un peu plus laborieuses : “La passion, tout simplement. Sans ça, tout deviendrait encore plus difficile !” L’agriculteur tarnais atteste d’une production totale se rapprochant des 10 tonnes à l’année, et souhaite continuer à se développer : “J’avais abandonné les haricots blancs et lingots et j’aimerais justement m’y remettre. Je souhaiterais aussi avoir un petit élevage pour avoir du fumier, mais je sais que ce sera un petit peu plus difficile.”