Les irrigants tarnais mobilisés face à la nouvelle gestion des autorisations de prélèvements
La réunion sur la gestion quantitative de l’eau du 19 février dernier a attiré 200 irrigants. Les baisses annoncées d’autorisation de pompage et les quotas d’eau inquiètent la profession.
Ce vendredi 19 février, plus de 200 irrigants se sont retrouvés à la chambre d'agriculture d'Albi, répondant ainsi à l'appel lancé par son président, Alain Bou, afin de faire le point sur les nouvelles mesures de gestion des autorisations de prélèvements d'irrigation prévues par la Loi sur l'eau de décembre 2006.
En effet, dès l'année prochaine, les autorisations de prélèvements délivrées par la Préfecture deviendront caduques. Un organisme unique aura la charge de répartir une autorisation globale de prélèvement entre tous les irrigants d'un secteur donné. La chambre d'agriculture du Tarn a déposé sa candidature pour assurer ces missions sur l'ensemble du département en accord avec le Conseil Général représenté par André Cabot.
La mise en place de ces quotas d'eau et les réductions globales des autorisations de prélèvements dès la campagne d'irrigation de 2011 (de - 20 à -70 % sur la grande majorité des secteurs) ont suscité, dès leur annonce, de vives critiques de la part des professionnels agricoles. Pierre Vincens, responsable des dossiers eau à la chambre d'agriculture, dénonce « une gestion de l'eau déconnectée de la réalité qui ne se baserait plus sur les débits réels de nos rivières mais sur des volumes d'eau ainsi qu'un mode de calcul des volumes prélevables beaucoup trop rigide qui ne permettra pas, entre autres, de basculer des volumes non utilisés aux irrigants qui en auraient besoin durant la campagne ! »
Dans un autre domaine, la profession est unanime lorsqu'il s'agit de mettre en avant la création de réserves en eau pour pallier aux baisses annoncées des autorisations. En effet, en considérant que seulement 2% de l'eau disponible dans les cours d'eau est prélevé par l'agriculture et que le réchauffement climatique dans le sud-ouest aurait de fâcheuses conséquences sur les productions agricoles, il semble impensable que l'État restreigne l'agriculture en eau alors qu'une solution simple consisterait à stocker une partie des surplus d'eau hivernale dans l'optique de les réutiliser l'été ! Mais pour cela, il faudrait que les nombreux freins environnementaux, parfois non justifiés, soient levés et que l'État reprenne ses responsabilités en étant, de nouveau, beaucoup plus volontariste dans ce domaine.