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Les grands chantiers de la Maison des Vins de Gaillac

Avant l’assemblée générale de la Maison des vins de Gaillac prévue le 31 juillet, tour d’horizon d’une année riche en événements et des sujets qui agitent le vignoble actuellement.

© Le Paysan Tarnais

Qu’ils soient techniques ou économiques, les sujets qui préoccupent le vignoble gaillacois sont nombreux. Voici une vue d’ensemble des principaux points qui seront abordés lors de l’assemblée générale.

• Contrôles internes : en lien avec la Chambre d’agriculture et le laboratoire œnologique départemental, des contrôles internes ont été multipliés pour garantir la qualité des vins auprès des consommateurs.

• Flavescence dorée : l’année 2017 a été marquée par une recrudescence importante de la flavescence dorée avec une forte hausse de pieds malades.

• Arômes : l’IFV (institut français du vin et de la vigne) a présenté les résultats d’un travail technique mené sur les arômes des cépages autochtones gaillacois (braucol, duras, prunelart). Ce travail se poursuivra en 2018 sur le Mauzac.

• Modification du cahier des charges : c’est une véritable révolution pour l’AOP Gaillac. Le cahier des charges fait désormais la part belle aux cépages autochtones.

• Hiérarchisation : la réflexion est en cours pour accompagner la montée en gamme de l’appellation. Il est question d’adopter la notion de «cru», ou mot équivalent, pour revendiquer les grands vins qui sont déjà produits dans le vignoble..

• Communication : la réflexion stratégique menée depuis un an avec les ODG et sections interprofessionnelles sera présentée à l’assemblée générale. Il se dessine une stratégie pour l’AOP Gaillac.

• Segmentation : la volonté affichée est de segmenter la production en quatre «familles» : notion de cru, AOP, IGP qualitative, IGP socle. Faut-il créer une IGP qualitative ou rejoindre une déjà existante ? Et quel ni-veau pour l’IGP socle ? À l’échelle de toute la région Occitanie ou avec une distinction des deux bassins viticoles ? Bref, les questions sont nombreuses et l’assemblée générale n’apportera pas forcément les réponses attendues par certains.

D. Monnery



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«Que le vignoble reste uni»

Cédric Carcenac, président de l’AOP Gaillac : «L’urgence est de ne pas avancer trop vite pour ne pas se brûler les ailes. Beaucoup d’éléments dépendent de la Région, des ODG, etc., on ne peut pas tout ramener à la Maison des vins qui n’est qu’un tout petit élément dans ce grand ensemble. L’erreur qu’on a peut-être faite est de ne pas avoir assez communiqué sur ces éléments factuels. Mais en même temps, comment communiquer sur des éléments qui ne sont pas encore sûrs ? Le risque aurait été d’annoncer des bêtises. Il y a beaucoup de différences dans le vignoble entre ceux qui font du vrac, de la bouteille, de l’AOP, de l’IGP, etc. Il est normal que les gens s’expriment pour le fonctionnement démocratique, mais il ne faut pas que le débat empêche la bonne explication de la stratégie. Il faut penser à l’intérêt collectif du vignoble. Pour cela, tout le monde doit y mettre du sien, sans affronter les structures. On a déjà su le faire, mais il faut croire que quand les tensions économiques réapparaissent, chacun se met à regarder chez soi... Mon rôle est d’éviter les divisions et de faire en sorte que le vignoble reste uni.»

«Travailler pour l’IGP à part égale»

Christophe Bou, président de l’IGP Côtes du Tarn : «Il y a un gros travail à faire en termes de positionnement. Il faut revoir la stratégie pour que les deux segments AOP et IGP cohabitent de manière autonome et répondent à une demande de consommateurs différents, sans se concurrencer. Aujourd’hui l’IGP est un peu considérée comme le parent pauvre face à l’AOP. Or on doit construire et aller chercher de la valeur sur ce segment qui n’est pas porté comme il devrait l’être. On doit travailler sur ce segment à part égale avec des objectifs et des procédés différents. Pour cela, il faut travailler sur la stratégie, sur les attentes des consommateurs, sur la régularité de production afin d’être en mesure d’apporter des volumes suffisants pour alimenter le marché… Aujourd’hui l’environnement n’est pas défini, on ne sait pas si un rapprochement avec une IGP existante est possible en termes de cahier des charges ou même si cela serait accepté. Que l’on reste Sud-Ouest avec le Comté Tolosan ou que l’on parte vers le Languedoc, il faut d’abord que l’on se mette en ordre de marche. La solution est chez nous, avec la volonté de créer ce segment-là.»

Propos recueillis par D. Monnery

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