Les enjeux de l’agriculture de conservation dans le Tarn
La Chambre d’agriculture propose un dossier sur l’agriculture de conservation, ses résultats techniques et économiques dans notre département. Eléments chiffrés et témoignages.
Dans un premier temps il est indispensable de définir ce mode de production : selon la définition de la FAO (organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimen- tation), l'agriculture de conservation (AC) est une méthode de gestion des agro-écosystèmes qui a pour but une amélioration soutenue de la productivité, une augmentation des profits ainsi que de la sécurité alimentaire tout en préservant et en améliorant les ressources et l'environnement.
L'agriculture de conservation se caractérise par trois principes reliés, à savoir :
• Un travail minimal du sol (allant jusqu'à son absence totale, cas des systèmes de semis direct) ;
• La couverture permanente du sol par un mulch végétal vivant ou mort (paille) ;
• La diversification des espèces cultivées, en association et/ou dans la rotation.
Les 3 principes de mise en oeuvre sont indissociables d’importances égales, sans l’un d’eux, le système n’est pas viable sur le long terme.
EST-CE FACILE DE PASSER EN AGRICULTURE DE CONSERVATION ?
Changer de mode de production n’est jamais une simple affaire et il faut surmonter des enjeux techniques et économiques :
• Repenser l’ensemble du système : rotations, introduction éventuelle de couverts, parc matériel à adapter, etc…
• Repenser l’ensemble des itinéraires techniques : modalités de désherbage, dates de semis, gestion de la fertilisation, association de cultures, etc…
• Ne pas s’interdire de travailler le sol mais se donner des règles strictes :
- Toujours laisser les résidus de culture en surface, ce qui n’empêche pas d’intervenir avec des outils de type dent Michel pour restructurer en profondeur ;
- Ne jamais travailler en mauvaises conditions ;
- N’intervenir que si c’est nécessaire, ne jamais passer un outil sans avoir auparavant pris une bêche pour examiner l’état du sol.
Pas de dogmatisme : refuser de passer un coup de décompacteur sur un sol qui en a besoin, c’est prendre le risque de pénaliser les cultures (de ventes ou couverts) et de limiter en plus les biomasses restituées au sol
• Soigner les implantations de couverts comme une culture pour se donner toutes les chances de réussite ;
• Elevage : la démarche de passage à l’agriculture de conservation implique souvent de revoir aussi le fonctionnement du troupeau (augmentation du pâturage, mise en place du pâturage tournant dynamique, valorisation des couverts en fourrage, et…). C’est d’ailleurs sur les fermes d’élevage que l’agriculture de conservation est généralement la plus facile en mettre en œuvre.
Y. FERRIE
(Chambre d'agriculture du Tarn)
Retrouvez le dossier complet sur l'agriculture de conservation dans l'édition en ligne
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