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Les couverts végétaux : une thématique forte dans le Gaillacois

Olivier Jean pratique les couverts végétaux à grande échelle dans des vignes conduites en agriculture biologique, avec des stratégies différentes s'il s'agit de parcelles conduites en AOP ou en IGP. Toutes les explications.

Olivier Jean a décidé d'introduire les couverts végétaux sur le domaine il y a 3 ans.
Olivier Jean a décidé d'introduire les couverts végétaux sur le domaine il y a 3 ans.
© Le Paysan Tarnais

Au Château Les Vignals, à Cestayrols, les 76 ha de vignes en zone AOP sont conduites sous le cahier des charges de l'agriculture biologique. Gérant de la structure, Olivier Jean a décidé d'introduire les couverts végétaux sur le domaine il y a 3 ans. «J'utilise la féverole un rang sur deux pour fournir de l'azote. L'autre rang, je sème de l'orge afin d'amener de la matière organique et décompacter le sol par le travail racinaire. L'année d'après, je fais l'inverse. Il peut arriver que j'amène de la potasse en épandant du marc de raisin composté. Mais, à terme, je souhaite arriver à rétablir un bon taux de matière organique dans les sols, relancer la vie souterraine et faire en sorte, du coup, que la potasse stockée puisse redevenir disponible pour les racines de la vigne.»

En ce qui concerne l'itinéraire cultural, les pratiques sont les mêmes que le couvert soit de l'orge ou de la féverole. «Jusqu'à présent, j'ai toujours pu broyer les couverts. Je détruis les couverts entre début et mi-avril, quand les bourgeons ont gonflé. Si un jour je suis coincé par les conditions météo, je pourrais éventuellement rouler l'orge, mais pour la féverole, le broyage est incontournable. Tout comme l'utilisation d'un outil frontal à cet effet. Avec un broyeur monté à l'arrière, les roues du tracteur couchent le couvert, réduisant fortement son efficacité. Les tiges de féverole deviennent très ligneuses. Si on en laisse trop, cela complique considérablement le travail interceps par la suite. En bio, il faut vraiment éviter !»

Raisonner le nombre de passages

Après destruction du couvert, Olivier Jean enfouit le lit de matière végétale. «Le délai d'intervention est assez souple. On peut passer 15 jours après broyage comme plusieurs semaines. Pour les féveroles, on peut attendre jusqu'à fin mai. A part pour semer, je ne fais jamais de passage spécifique pour les couverts : je profite toujours des passages avec l'outil interceps de désherbage mécanique pour réaliser une autre intervention. En viticulture biologique, on intervient beaucoup avec le tracteur, cela perturbe le sol en surface. Autant essayer de raisonner le nombre de passages. Pour enfouir les couverts, on attele par exemple un outil à dents que je règle à 5 cm de profondeur. Pendant l'été, je monte la herse rotative à l'arrière pour niveler le rang et maitriser les adventices. Enfin, juste avant le semis, je passe avec un outil à ailettes pour tuer les éventuelles mauvaises herbes et émietter le sol.»


S. Lenoble


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