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Les charges flambent, les agriculteurs s'embrasent
Les agriculteurs tarnais se sont mobilisés en nombre pour allumer des feux de la détresse dans les campagnes tarnaises à l’appel de la FDSEA et des JA, jeudi 25 novembre en soirée.
Les agriculteurs tarnais se sont mobilisés en nombre pour allumer des feux de la détresse dans les campagnes tarnaises à l’appel de la FDSEA et des JA, jeudi 25 novembre en soirée.
Neuf brasiers ont éclairé la nuit tarnaise, ce jeudi 25 novembre, comme autant de phares alertant du danger par temps de grosse mer. C’est pourtant bien sur terre que le péril imminent menace les exploitations agricoles exposées autant à la houleuse hausse des charges qu’à la tempétueuse guerre des prix. Ces balises de détresse adressées aux pouvoirs publics, à l’appel de la FDSEA et des JA du Tarn, envoyaient également des signaux symboliques aux consommateurs, en cette veille de Black Friday. “Le consommateur doit savoir que derrière les promos, ce sont toujours les producteurs qui trinquent”, rappelle Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn. “On veut aussi faire passer le message du mieux consommer”, abonde Christophe Rieunau, président des JA du Tarn.
Les factures chauffent
“J’ai fait la comparaison avec mes factures de l’an dernier : le prix de l’amonitrate été multiplié par trois et celui du GNR a augmenté de plus de 50% !” Gabin Assié, 29 ans, producteur de canards et grandes cultures, installé depuis 2017 en hors cadre familial, à Rosières.
“Pris dans un étau”
À Albi, Castres, Gaillac, Lavaur, Valdériès, Dourgne, Puylaurens, Réalmont et Lacaune, près de 200 agriculteurs selon le comptage officiel des renseignements généraux ont passé la soirée à occuper des ronds-points ou des parcelles en bord de route pour exposer leurs difficultés conjoncturelles. “Nous sommes pris dans un étau entre les charges qui augmentent d’un côté et la flambée des coûts des matières premières de l’autre”, déplore François Verdier, secrétaire général des JA du Tarn. Cette situation est rendue encore plus précaire du fait de la “stagnation voire de la baisse des prix de nos produits”, fustige l’éleveur bovin viande. “La production d’un veau sous la mère nous revient à 7€/kg, or on nous l’achète actuellement à 5,70€/kg en label et à 4,50€/kg en conventionnel… Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ?”, se désole-t-il.
La loi dite Egalim2, qui doit permettre la construction des prix à partir des coûts de production, permettra-t-elle enfin d’en finir avec cette aberration ? “Le premier écho de notre mobilisation doit se trouver dans les négociations commerciales qui s’ouvrent avec la grande distribution”, prévient Philippe Jougla. Un rendez-vous à ne pas manquer, insiste Christophe Rieunau : “Nous avons allumé des feux pour montrer que nous sommes inquiets mais il reste toujours un paquet de braises qui peuvent s’enflammer à tout moment !”
Le soutien des élus locaux
“Quand le prix du blé augmente de 10%, le prix de la baguette n’a pas besoin d’augmenter autant car il n’y a pas que du blé dans une baguette. Il est important de faire savoir que le besoin supplémentaire pour couvrir les charges des agriculteurs est marginal dans le prix final si tout le monde joue le jeu.” Philippe JOUGLA, président de la FDSEA du Tarn