L’endive comme source de diversification hivernale
Cette semaine, le Paysan Tarnais consacre son dossier au maraîchage. A la recherche d’une activité pour combler la faible activité hivernale, Philippe Bleys s’est lancé dans la culture de l’endive albigeoise qu’il vend en direct sur les marchés.
L’endive n’est pas qu’une perle du nord. Elle trouve aussi un terreau fertile sur les terres du grand albigeois depuis que Philippe Bleys a décidé de diversifier sa production avec ce légume d’hiver.
Installé depuis trente ans sur les coteaux de Lescure-d’Albigeois dans la production de plants de légumes sur 4 000 m2 couverts, le maraîcher était à la recherche d’un complément d’activité. L’hiver, malgré la culture de fleurs, était en effet synonyme de faible activité pour lui qui emploie trois salariés et autant de saisonniers. L’idée d’introduire la production d’un légume d’hiver a donc germé tout naturellement.
«Je voulais innover, faire quelque chose qui se démarque. J’ai eu envie de produire de l’ultra-frais et je me suis pris de passion pour l’endive», explique Philippe Bleys. Il y a deux ans il a donc libéré 40 m2 au sein de ses installations pour aménager une chambre de forçage. Il y règne en permanence une ambiance de 15°C pour 80% d’humidité. De novembre à mars, les endives disposées dans des caisses remplies de terreau y poussent durant vingt jours dans le noir le plus complet. «C’est une culture pointue qui demande beaucoup de manutention», souligne le chef d’exploitation.
Coupées devant les clients
Toute la production est vendue au détail, localement. «Je vends essentiellement sur les marchés de plein vent et un peu à la serre. J’amène les caisses directement sur mon étal et je coupe les endives juste sous les yeux des clients à la commande, ça fait son petit effet ! Le 100% fraîcheur est garanti», se régale Philippe Bleys.
Pensée comme un complément d’activité permettant de maintenir les emplois de l’exploitation, l’atelier commence à prendre le relais du pic printanier et tend même à devenir une véritable activité hivernale, indique-t-il. L’endive albigeoise a même tapé dans l’œil de collectivités qui aimeraient bien en mettre sous la dent de leurs administrés accueillis en restauration collective. «Pour l’instant je reste sur de la vente locale au détail, mais si la demande est là, pourquoi pas…», laisse entendre le maraîcher toujours à l’affût de nouveautés.
D. Monnery