L’ail rose de Lautrec met à jour son cahier des charges
Trois questions pour comprendre l’essentiel de la révision du cahier des charges de l’ail rose de Lautrec : pourquoi, comment et le calendrier à venir.
1. Pourquoi revoir le cahier des charges ?
Ce travail a été initié au niveau du Syndicat de l'Ail rose de Lautrec pour répondre à une demande nationale de l'Inao concernant la mise à jour des cahiers des char-ges et plans de contrôle des productions sous signes officiels de qualité.
2. Comment ça se passe ?
C'est un travail long et complexe mené avec une commission de producteurs d'ail depuis plusieurs années. Il a fallu reprendre point par point les exigences des deux cahiers des charges (Label Rouge et IGP), et il a fallu réaliser un dossier «qualité supérieure». Pour ça, il y a eu une étude pendant trois ans avec un laboratoire privé, et le syndicat a travaillé avec un laboratoire d'analyses sensorielles en lien avec un panel de consommateurs pour réaliser des tests hédoniques et des profils sensoriels. Il a également fallu constituer un important dossier concernant le lien à l'origine, qui repose sur la réputation du produit ainsi que sa qualité, conférée par les facteurs naturels et humains caractéristiques de l’aire géographique. De nombreuses recherches historiques ont été effectuées. Elles ont par exemple permis de retrouver que dans une charte de Bertrand de Lautrec de 1291, il était fait mention de «dîmes sur l’ail», ou bien que la production d'ail avant la Révolution était décrite dans une édition de la revue historique Albia Christiana rédigé par le docteur Charles Vidal (anciens diocèses d'Albi, Castres et Lavaur). Il a aussi fallu définir toutes les caractéristiques du produit en lui-même (forme, nombre de caïeux, critères qualitatifs, racine, calibre, physiologie, étapes de production...) et ses caractéristiques communicantes (couleur, aptitude à la conservation, étape manuelle de triage).
3. Quel est le calendrier ?
La première étape consistait à valider le projet de nouveaux cahiers des charges au sein de l'ODG et par ses adhérents. C'est ce qui a été fait lors de l'assemblée générale du 13 juin. Maintenant que cela a été validé, le projet va pouvoir être soumis à l'Inao pour un passage en commission permanente à la fin de mois. La commission de l'Inao, constituée d'un collège de professionnels, va donner son avis et, si nécessaire, proposer d'éventuelles modifications. Il pourra également être proposé la venue d'une commission d'enquête en suivant. Pour l'IGP, cela ne s'arrête pas là : une étape supplémentaire est requise au niveau européen. C'est une démarche encore longue qui prendra encore deux ans minimum. En parallèle, le Syndicat poursuit le travail pour mettre en adéquation les plans de contrôle.
A-L.Fuscien (CA81)et M. Verdin (Syndicat de l'ail rose de Lautrec)