La céréale bio a mis le turbo et dessine sa trajectoire
L’effort pour structurer la filière et les spécificités des collecteurs ont été présentés le 10 janvier à Flamarens. Une trentaine d’agriculteurs et les principaux collecteurs de céréales bio sur le Tarn étaient présents.
Avec bientôt 600 exploitations en agriculture biologique et 10 % de la SAU, le Tarn maintient une croissance soutenue. Afin d’informer les agriculteurs et éleveurs pour accompagner ce dynamisme, la Chambre d’agriculture du département a organisé en partenariat avec Coop de France Occitanie une journée d’échange. Une trentaine d’agriculteurs et les principaux collecteurs de céréales bio sur le Tarn (Arterris/AgribioUnion, Coopérative de Carmaux, Unicor, RAGT et Caste) étaient présents.
L’après-midi s’est ouverte par un exposé sur le contexte et les tendances du marché en grandes cultures. Il a été suivi d’ateliers animés par les différents collecteurs présents afin de mettre en avant leurs besoins et leurs spécificités. Les participants avaient le choix parmi la filière blé meunier, les cultures contractuelles (blé biscuitier, blé dur, seigle, avoine blanche), les légumes secs et sarrasin, les cultures fourragères destinées à l’alimentation animale.
UNE FORCE RÉGIONALE
L’Occitanie s’arroge 27 % de la collecte nationale des organismes stockeurs coopératifs. Si on considère l’ensemble de la collecte bio, la part régionale s’élève à 20 %. Ces bons chiffres, auxquels participe le Tarn, s’accompagne de nombreux autres marqueurs forts. Un tiers des lentilles bio, plus des trois-quarts des pois chiches bio du pays sont collectés près de chez nous. C’est aussi dans notre région que près de la moitié des surfaces en tournesol et plus de la moitié des surfaces en soja sont recensées. Cependant, sous l’égide d’Interbio Occitanie, la commission régionale interprofessionnelle des grandes cultures bio a émis plusieurs alertes, notamment pour les débouchés en alimentation animale.
DES SIGNES À SURVEILLER
L’excellente récolte 2019 a provoqué un excédent de grains en conversion sur le marché. Pour 2020, les perspectives de marché sont tendues en orge, pois, féveroles, sorgho et le maïs C2 arrive en masse suite à la conversion d’exploitations spécialisées et de grande taille. L’ensemble des collecteurs présents a appelé à une structuration intelligente des marchés pour sécuriser tous les acteurs. Leur capacité de collecte a été interrogée par les participants. Le savoir-faire logistique hérité de l’expérience en conventionnel et la présence de silos dans le Tarn devrait être mis à profit. La RAGT a plaidé pour une contractualisation, tout comme Arterris/Agribio Union qui a encouragé à stabiliser les filières par des assolements adaptés. Même son de cloche pour la coopérative agricole de Carmaux. Chez Unicor, le travail d’intermédiaire entre céréalier et éleveur pourra être assuré si nécessaire, pour simplifier le circuit de collecte dans le Tarn.
DES VOIES À EXPLORER
Du potentiel sur le colza AB est repéré par tous les collecteurs. Des réflexions et des essais sont en cours, en chanvre, en lin et pour d’autres cultures de niche. L’entreprise Caste a exprimé son souhait de participer à une filière de soja français bio. Suite à l’acquisition récente d’un site de production dédié exclusivement aux aliments certifiés AB, sa capacité de production est élevée. Reste à faire correspondre l’offre de matière première à la demande des élevages bio. L’essor récent de toutes les productions en bio révèle aussi des succès qui ne sont pas démentis en alimentation humaine. Les oléagineux sont les nouveaux moteurs de la croissance grâce à un marché en demande. Pour l’heure, les collecteurs avancent groupés afin de sécuriser la filière et de renforcer les liens avec les producteurs.
F. Roussel