Viticulture
Gel, mildiou, pluies... les temps sont durs dans le Gaillacois
Les conditions climatiques ne sont une nouvelle fois pas vraiment favorables aux professionnels et auront un impact sur la récolte de 2024.
Les conditions climatiques ne sont une nouvelle fois pas vraiment favorables aux professionnels et auront un impact sur la récolte de 2024.
Les années se suivent et se ressemblent pour les viticulteurs gaillacois. Après un épisode intense de mildiou en 2023, c’est le gel qui est venu cette année compromettre à nouveau une partie des récoltes. Cette saison, le débourrement de la vigne a été très précoce dû à un hiver doux. Au 19 avril, le stade de la vigne était en avance de 10 à 15 jours par rapport à une année normale. Les parcelles les plus précoces étaient au stade “boutons floraux agglomérés”. Du 19 au 23 avril, le vignoble a connu plusieurs matinées de gel avec plus ou moins d’humidité, facteur d’accentuation des pertes. La matinée du 19 avril avait été précédée d’une légère pluie qui a entraîné beaucoup de dégâts liés à l’humidité ambiante. Comme le montre le graphique ci-dessous, l’ensemble des secteurs du vignoble a été impacté par le gel. “On estime à environ 30% les pertes de production sur le vignoble, indique Thierry Massol, conseiller viticulture à la Chambre d’agriculture du Tarn, avec des impacts très hétérogènes (de 5% à 80% de perte). Les parcelles situées dans les bas-fond, proches des points d’eau et des cultures sont celles qui ont été les plus impactées (humidité). On note aussi des différences dans les parcelles avec des couverts végétaux détruits et non détruits, en effet, les couverts amenant aussi de l’humidité au niveau des bourgeons, il y a eu plus de dégâts dans les parcelles avec couverts non détruits.” Aujourd’hui, nous observons les dégâts du gel qui se voient davantage avec des grappes partiellement séchées ou qui ont du mal à se développer.
Mildiou : des dégâts à prévoir ?
En plus du gel, les viticulteurs sont aussi attentifs aux différentes maladies et notamment le mildiou. “La pression est une nouvelle fois forte cette année, note Thierry Massol, on est à peine début juin et on est déjà à 5-6 traitements en conventionnel et près d’une dizaine en bio. C’est inhabituel à cette période. On risque de constater de nombreux dégâts dans les jours à venir pour les vignerons qui n’ont pas pu intervenir.” Néanmoins, il relève la vigilance de la majorité des vignerons face à la maladie, grâce notamment aux resserrements des cadences de traitement et à l’emploi de produits performants, “qui fonctionnent mieux face au mildiou”. La vigilance est de mise également concernant le black rot, notamment à cause des pluies récentes, qui ont pu engendrer des contaminations. “La pluviométrie est importante cette année, ajoute Thierry Massol, en l’espace de 3 semaines, on cumule plus de 250 mm sur certains secteurs. Cela a aussi un impact pour l’entretien du sol. Il y a une pousse importante d’herbe et certains ont du mal à la maîtriser, notamment en bio car il est impossible d’effectuer un travail du sol correct avec cette météo” Enfin, pour la flavescence dorée, le premier traitement obligatoire est à effectuer entre le 8 et le 17 juin pour les viticulteurs gaillacois (bio et conventionnel).