Fin du broyage des poussins : en France, deux pistes pour répercuter les coûts
Des réflexions sont en cours au sein de l'interprofession de l'oeuf (CNPO) pour compenser le surcoût (+1 à 4ct sur une boite de six oeufs) induit par l'interdiction du broyage des poussins, dont le ministre de l'Agriculture a annoncé, la veille, qu'elle devra être opérationnelle courant 2022. Deux options sont sur la table. La première est la création d'un fonds interprofessionnel assis sur une cotisation volontaire étendue (CVE), qui notamment la faveur des éleveurs de la CFA (FNSEA). Même si les fédérations de commerce y seraient favorables sur le principe, «nous en sommes au tout début des discussions», modère le président du CNPO Philippe Juven. «Il y a tout un travail juridique à réaliser pour vérifier la compatibilité avec les règles de commerce et de concurrence». La seconde option est celle d'une contractualisation qui mobiliserait les nouveaux outils mis en place par la future loi Egalim 2. Mais elle s'appliquera difficilement sur le marché très concurrentiel des ovoproduits, craint l'éleveur : «Au moindre écart de prix, les clients iront s'approvisionner ailleurs en Europe». C'est pour cette raison que l'interprofession pousse le gouvernement à demander une interdiction sur le marché européen. La question devrait être portée par le couple franco-allemand ce 19 juillet à l'occasion du Conseil des ministres de l'agriculture européens, a confié le cabinet de Julien Denormandie lors d'un point presse le même jour.