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Interview
FCO-8 : "vacciner le plus tôt possible"

Alors que la menace FCO refait surface dans la région, le docteur Lionel Lafon, vétérinaire à La Primaube (12) et membre du GTV Occitanie, fait le point sur la situation sanitaire.

© Archives PT

> Les cas de fièvre catarrhale ovine repartent à la hausse en France (sérotype 3 dans le nord-est) et dans notre région (sérotype 8). Quels sont les symptômes qui doivent inquiéter les éleveurs ? 

Docteur Lionel Lafon : “La maladie concerne aussi bien les bovins que les ovins et les symptômes sont identiques pour les deux. On parle essentiellement de modifications sur la face avec des rougeurs, des inflammations de la bouche, des ulcérations et une baisse de l'appétit. On peut aussi avoir de la fièvre, des difficultés à marcher et cela va jusqu’à la mortalité.” > Que faire en cas de suspicion ? L.L : “L’éleveur doit contacter son vétérinaire qui va se déplacer pour effectuer un prélèvement puis une analyse en laboratoire. Lors de cette dernière, on teste toutes les maladies, que ce soit la FCO ou la MHE. Ces analyses sont intégralement prises en charge par l’État. Si elles ressortent positives, on soigne alors les animaux en fonction des symptômes et des réglementations s’appliquent en fonction des sérotypes et maladies.”

> Comment les éleveurs peuvent-ils protéger leur troupeau face à la FCO ? 

L.L : “La meilleure option reste la vaccination. Pour les troupeaux indemnes, elle permet de protéger les animaux avant que la maladie arrive dans l’exploitation. Il est important que les éleveurs fassent la démarche le plus tôt possible pour éviter la contamination. En 2007, lorsque la maladie s’est installée chez nous, la vaccination était obligatoire. Certains agriculteurs étaient méfiants et mécontents de ça, mais aujourd’hui, tous les résultats de pharmacovigilance plaident en faveur de ce vaccin. Plus en détail, la vaccination FCO 8 est volontaire, sur décision de l’éleveur, qui doit demander à son vétérinaire de commander les doses. L’éleveur peut administrer la dose, à part s’il y a exportation de l’animal, dans ce cas, c’est le vétérinaire qui doit le faire. Pour les bovins, un rappel est à effectuer au bout de trois semaines. Pour les ovins, il n’y a pas de rappel, une seule injection est nécessaire. Pour le sérotype 8, le vaccin est existant, disponible et on connaît son efficacité. Cependant, étant donné que les cas repartent, il pourrait y avoir des tensions sur la fourniture des vaccins. Pour l'instant, le vaccin sérotype 8 n’est pas pris en charge par l’État et reste à la charge de l’éleveur. Pour le sérotype 3, étant donné le nombre de cas au nord de la France, la vaccination s’accélère. Il va falloir surveiller son évolution car cela pourrait vite descendre chez nous.”

> Qu’en est-il de la maladie hémorragique épizootique (MHE) ? 

L.L : “Les symptômes sont les mêmes que ceux de la FCO et la démarche en cas de suspicion est elle aussi identique. Concernant la vaccination, une autorisation provisoire d’utilisation a été délivrée dans l’été pour un vaccin, qui est attendu dans le courant du mois d’octobre.”

Dernière minute... 

Une demande syndicale entendue par la DDT : Pour faire suite aux différentes interrogations concernant le FCO et la MHE au regard des aides de la PAC, ces deux épizooties rentrent dans le cas de force majeure étant caractérisée comme extérieure, irréversible et imprévisible. En effet en l'absence de vaccin obligatoire, l'exploitant n'est pas en mesure de se prémunir des conséquences de l'évènement exceptionnel. Cette reconnaissance se fait par transmission à la DDT d'un bordereau de déclaration assorti de pièces justificatives. Il n'y a pas de règle concernant les pièces justificatives à fournir, elles doivent permettre d'établir la réalité du diagnostic et l'ampleur des pertes liées à la maladie. Ce type de reconnaissance permet de conserver le maintien des aides bovines ou ovines pour les animaux morts pendant la période de détention obligatoire pour la campagne en cours. Pour le cas de force majeure retenu en 2024, les baisses de prolificité liées à des avortements imputables à la FCO/MHE prises en compte lors du calcul du nombre d'agneaux par brebis n'est pas pénalisant dans la valorisation de l'aide ovine de 2025 pour l'éleveur. Ces demandes seront analysées au cas par cas par les équipes PAC. Pour l'aide aux veaux sous la mère en revanche, il n'est pas possible d'appliquer la force majeure. Pour plus de précision, s'adresser à ddt-bpac@tarn.gouv.fr 

Recrudescence de cas de FCO 8 et de MHE dans le Tarn 

Depuis début août, la circulation des virus FCO sérotype 8 et MHE a repris dans notre département et les cas se multiplient. Au 26 août, on compte une vingtaine de foyers en MHE et 85 foyers en FCO sérotype 8. Pour rappel, la FCO sérotype 3 touche actuellement le nord de la France et le nombre de cas augmente aussi très rapidement. Une campagne de vaccination pour le sérotype 3, payée par l'Etat, a débuté dans la zone concernée uniquement. Retrouvez plus d’informations sur le site de la Maison de l’Elevage : https://elevage-tarn.fr/ 

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