Epandeurs à fumier : des outils plus solides pour durer plus longtemps
Depuis les années 2005, les adhérents de la Cuma de Moularès ont décidé d'investir dans des outils plus coûteux à l'achat, plus solides, que l'on renouvelle moins souvent. Derrière, c'est un coût d'utilisation du matériel réduit.
La Cuma de Moularès dispose de deux épandeurs à hérissons verticaux de quatre et dix ans, des Samson SP15 avec une capacité de charge de 10 tonnes. L'amortissement se fait sur sept ans. «Notre objectif est de conserver ces matériels bien plus longtemps» témoigne Alain Maffre, éleveur ovin et président de la Cuma. «Le plus vieux sera renouvelé quand le dernier acheté sera amortit. Nous comptons bien qu'ils restent au moins 12 à 13 ans dans la Cuma». Avant, les épandeurs étaient renouvelés tous les trois/quatre ans. «Mais nous nous sommes rendus compte que c'était trop coûteux. Après en avoir discuté avec d'autres agriculteurs et d'autres Cuma, nous avons essayé de changer de stratégie : partir sur du matériel plus cher mais plus solide pour qu'il dure plus longtemps. Par rapport aux précédents, le surcoût à l'investissement de ces deux épandeurs est de 20 à 30%. Au départ, le message a été difficile à faire passer aux adhérents. Mais finalement nous disposons d'un matériel fiable, avec une meilleure qualité d'épandage, qui est apprécié de tous. Et puis, le coût de revient a baissé et le groupe s'agrandit.»
Le groupe «épandeurs» comptait dix-huit adhérents en 2015. «Et en ce début d'année nous voyons arriver deux adhérents de plus !» C'est assez peu pour deux épandeurs de cette capacité. «Avec un épandeur cela suffirait, mais avec deux, c'est plus souple pour les périodes de forte utilisation, notamment avant l'hiver pour l'épandage sur les prairies.» L'engagement d'entrée se calcule en fonction du nombre d'UGB sur l'exploitation de l'adhérent, au même titre que l'utilisation, qui est facturée 5,50 EUR / UGB sur l'année. Après chaque utilisation, l'adhérent nettoie et graisse l'épandeur puis il le remise à l'abri dans les locaux de la Cuma, le responsable gère les plannings et les réparations éventuelles. Jusqu'ici, pas de gros pépins sur les épandeurs. «On sent bien, dans la conception des machines, que c'est vraiment du solide. Bon, c'est sûr, on le retrouve dans le coût des pièces détachées aussi ! Mais maintenant, nous sommes convaincus. Et pour le prochain renouvellement, on repartira très certainement sur le même matériel !»
Corr. Y. TAYAC
Pas encore abonné ? Découvrez nos offres !
De nouveaux adhérents aussi sur le groupe «tonnes à lisier»
Fait assez rare pour être souligné, un groupe «tonnes à lisier» s'est créé à la Cuma de Moularès. Sept nouveaux adhérents sont arrivés avec l'achat, en 2013, d'une Pichon de 10 000 l supplémentaires. «Nous avons conservé à côté une ancienne petite tonne Auran de 6 000 l» explique Alain Maffre. «Elle est toujours bien utile pour certains adhérents qui n'ont pas besoin de la capacité de la récente. Il faut aussi un tracteur adapté, au minimum 120 cv, pour tirer ce matériel qui peut peser jusqu'à 18 tonnes plein. Et bien-sûr, il ne passe pas dans toutes les pentes !» La Cuma compte 14 adhérents sur le groupe «tonnes à lisier», avec un engagement de 4000 m3 en moyenne sur l'année. Le coût de facturation est de 1 EUR / m3. Là encore l'inves-tissement s'oriente désormais sur des outils de qualité, avec un amortissement réalisé au bout de sept ans et la volonté de garder l'appareil plus de dix ans !
Corr. Y. TAYAC