De fortes inquiétudes sur la récolte céréalière cette année
Le mois de mai et le début du mois de juin ont été caractérisés par une pluviométrie record. Quel est l’impact attendu sur les céréales ?
Les épisodes pluvieux prolongés et intenses du printemps ayant eu lieu entre les stades floraison et maturité physiologique des céréales, les rendements, de même que la qualité technologique sanitaire pourraient être sérieusement affectés. Dans notre région, les floraisons ont démarré début - mi-mai pour les semis d’octobre. Les conditions climatiques étaient alors pluvieuses, et les cas de contaminations des épis par les fusarioses sont nombreux. De plus, le traitement à la floraison n’a souvent pas pu être positionné de manière optimale du fait de la régularité des pluies et du vent. Les conditions agro-climatiques de ces dernières semaines ont de plus été favorables au développement des deux types de fusarioses : les analyses effectuées par Arvalis– Institut du Végétal montrent que Fusarium et Microdochium peuvent être présents sur une même parcelle, entrainant potentiellement ainsi à la fois pertes de rendement et présence de mycotoxines (DON).
DE LA MOUCHETURE À PREVOIR
Les fortes pluviométries inquiètent également sur le critère moucheture en blé dur, notamment à cause des pluies régulières et du maintien d’un environnement humide au niveau des épis du stade épiaison jusqu’à récemment. Plus la pluviométrie observée entre le stade épiaison et le stade grain laiteux est importante, plus le risque d’observer de la moucheture sur blé dur est important. On considère qu’au-delà de 60 mm cumulé sur cette période, le risque de dépasser 5% de moucheture est important (avec un effet variétal important néanmoins). Cette année, le cumul de pluie est très régulièrement supérieur à 60 mm dans le Sud-Ouest.
LES AUTRES PARAMÈTRES À SUIVRE
D’autres paramètres peuvent encore évoluer en fonction des conditions climatiques récentes et à venir. :
- le PS, qui dépend dans un premier temps du rayonnement au début du remplissage (plutôt faible dans de nombreuses situations de la région) et dans un second temps des pluies entre la maturité physiologique et la récolte.
- la germination sur pied, qui se détermine tout d’abord au cours du remplissage grâce à la température (plus elle est élevée, plus la durée de dormance sera réduite). Puis à la maturité, les températures fraiches et l’humidité favorisent la levée de dormance et la germination des grains. Si les conditions climatiques s’améliorent durablement, il est probable que ce phénomène n’ait pas lieu.
- le temps de chute de Hagberg (TCH), qui peut être dégradé par l’intensité et la fréquence des précipitations à partir de la maturité (surtout dans le cas des variétés sensibles).
- le mitadinage sur blé dur, qui est déterminé par la pluviométrie entre la maturité et la récolte, la teneur en protéines du grain et la sensibilité variétale.
Les orges étant arrivées à maturité depuis déjà quelques temps, il est possible qu’une dégradation du PS et éventuellement un phénomène de germination sur pieds et de diminution du TCH soient observés. Pour les blés durs et blé tendres, ces paramètres peuvent ne pas être touchés, si les conditions à la maturité sont favorables. Seuls les PS pourraient être en retrait du fait des conditions pluvieuses au début du remplissage.
Arvalis - Institut du Végétal
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