Céréales : premier bilan de campagne
Les conditions de semis de l'hiver et la pluviométrie des derniers mois jouent sur la qualité des céréales. Régis Hélias, de la station Arvalis de Montans fait le point.
A l'occasion de la visite des essais de la station d'expérimentation d'Arvalis-Institut du végétal à Montans, Régis Hélias, dresse un bilan en demi-teinte de la campagne actuelle.
" La première étape de la mise en place des cultures a été très difficile, explique t-il. Il y a eu deux cas : ceux qui ont semé dans le sec et qui ont attendu la pluie qui est arrivée ensuite assez fortement, et ceux qui n'ont pas pu semer dans les temps car ils ne pouvaient plus entrer dans les parcelles trempées."
Les semis ont été retardés. Dans le Lauragais, 60 % des semis ont été effectué en janvier. Les premières pluies sont arrivées aux alentours du 20 novembre et il a été relevé en 20 jours des cumuls supérieurs à 200 mm par endroit...Ces conditions ont perduré une bonne partie de l'hiver. Les conditions d'implantation étaient plus que médiocres et certaines parcelles ont été retournées au printemps tellement les résultats étaient décevants.
Pour le département du Tarn, cette campagne est la plus arrosée des 10 dernières années.
Des conséquences en cascade
Conséquence de ces conditions météorologiques : un enracinement médiocre des céréales, des reliquats d'azote très faibles. En effet, le lessivage des sols et la campagne précédente avec de bons rendements ont diminué les teneurs d'azote dans les sols. Avec un prix des engrais élevé, la situation n'était pas facile à gérer. Le désherbage a également été une étape compliquée. Après les pluies une période de sécheresse a suivi en février-mars. " Les échecs de désherbage sont liés aux trop fortes amplitudes de température. De même, les carences en soufre sont relevées : les fortes pluies et le printemps froid ont diminué la minéralisation du soufre ". Avril a vu le retour des pluies avec de nombreux épisodes supérieurs à 20 mm à chaque fois, favorisant l'apparition de la septoriose. Régis Hélias ne s'avance pas à faire des pronostics de rendement. Il remarque simplement que les conseils des techniciens, à savoir retarder les semis, était sans doute la meilleure solution.