Autochargeuse : "une machine de même capacité pour un système bien rodé !"
Le Paysan Tarnais a rencontré Pierre Bonnet, à Lagardiolle. Cet éleveur ovin lait a changé son autochargeuse cette année. Pas de grand changement au moment du renouvellement, juste remplacer l’ancienne qui était en fin de vie.
Cela fait bientôt 30 ans que Pierre Bonnet, gérant de l’Earl Roland André, a monté un séchage en grange. Il a franchi le pas principalement pour alléger le travail de fenaison sur cette exploitation qui compte 500 brebis laitières et environ 40 ha sur lesquels il réalise jusqu’à 4 coupes de fourrage. «Je faisais tout en petites balles. C’était très contraignant. Un jour, la laiterie m’a chiffré le projet de séchage et je me suis lancé ! Je n’ai rien changé à mon système fourrager. La ration hivernale est basée sur un mélange d’ensilage de maïs et de foin de luzerne que je distribue à la mélangeuse. Cela fonctionne toujours très bien avec de meilleures conditions de travail. Si c’était à refaire, je referais pareil !»
Pour la remorque autochargeuse, même stratégie : on ne change pas ce qui marche ! «J’ai changé mon ancienne machine, une Strautmann, parce qu’elle était vraiment arrivée en fin de course. Mais j’en étais vraiment très content. Je suis donc reparti sur un matériel sensiblement identique et surtout, avec le même concessionnaire. Pour moi, c’est important de faire travailler le local et puis, c’est beaucoup plus simple pour le service après-vente. Il ne faisait plus la marque, donc j’ai pris l’équivalent chez Lely, la Tigo MS 60. Sa caisse a un volume de 35 m3, soit une capacité de 55 à 60 m3 de fourrage déchargé. Je fais en général 1,5 remorque / ha. Quand je suis sur les parcelles autour de la ferme, je ramasse environ 2 ha / heure.»
Pas d’option particulière pour cette nouvelle autochargeuse. La gestion du chargement peut être automatique, mais Pierre Bonnet préfère le gérer manuellement. L’ameneur est équipé de 7 couteaux. «Ça suffit. On peut facilement les enlever. C’est ce que je fais quand je commence à remplir une cellule vide. Une fois que les 50 premiers centimètres de fourrage sont rentrés, je remets les couteaux.» Dans le séchage, Pierre Bonnet ne rentre quasiment que de la luzerne. «Chaque année, j’en ai environ 35 ha. J’ai aussi 5 ha de trèfle violet. En général, quand une fenêtre météo se dégage, je fais 20 ha, à raison de 5 à 6 ha / jour. J’arrive toujours à avoir un 1er créneau entre mi et fin avril. Je termine souvent les 20 ha restants de la première coupe début mai. Ensuite, il faut attendre au moins 40 jours pour refaucher.»
A part en avril où il faut réaliser un fanage, Pierre Bonnet arrive à rentrer le fourrage sur un peu plus de 48 heures. «On fauche l’après-midi. On andaine le lendemain, dès que la rosée est levée. On ramasse la nuit, avant que l’humidité retombe. Il faut quand même souvent quelqu’un pour engranger, mais ça m’arrive de gérer le chantier complètement seul !» Ce système permet de déclencher une coupe, même sur des fenêtres météo très courtes. «J’arrive facilement à réaliser 4 coupes sur la luzerne. Quand il ne fait pas trop sec bien-sûr. Nous nous posons pas mal de questions d’ailleurs, par rapport à l’évolution des saisons. Cet été, j’ai essayé d’arroser une luzerne en première année d’implantation. J’ai apporté 20 / 30 mm une semaine après la fauche et à nouveau la même quantité d’eau une semaine avant la fauche suivante. Ça a permis de lui redonner un bon petit coup de fouet !»
S. LENOBLE
Retrouvez l'intégralité du dossier sur les autochargeuses dans l'édition en ligne
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