Pour Alfred Gässler : «1 labour = 42 ans pour retrouver les qualités biologiques du sol»
Gros succès pour la journée sol organisée par et à la Chambre d’agriculture du Tarn, jeudi 14 décembre. 140 participants ont écouté la présentation d’Alfred Gässler qui a le mérite de faire réfléchir.
À en juger par les nombreuses questions posées par l’assemblée, la journée sol proposée par la Chambre d’Agriculture a atteint son but : questionner les pratiques et faire réfléchir. L’intervenant à l’origine de cette séance de réflexion, c’est Alfred Gässler, un agriculteur qui a introduit les couverts végétaux et le semis direct depuis une vingtaine d’années sur son exploitation en conventionnelle. Cette technique, selon lui, permet de garantir une très bonne qualité de sol et donc une très bonne santé de la plante.
« Après un seul labour, 42 ans sont nécessaires pour retrouver l’équilibre biologique du sol », assure-t-il. C’est donc peut dire que le travail mécanique a «un impact négatif sur la biologie du sol », à ses yeux. Il est pourtant parfois indispensable… «Si, pour une raison ou pour une autre, nous sommes obligés de travailler le sol, nous devons réfléchir à ce qu’il faut mettre en place pour effacer les conséquences de ce passage », concède Alfred Gässler.
La première chose à faire, selon lui, est de prendre une bêche pour vérifier l’état de son sol. Pour cela, il propose un petit test tout simple à réaliser : poser une motte de terre sur une grille et la laisser reposer dans un bocal rempli d’eau. Si la terre reste compacte, le sol est sain. Si elle se décompose complètement, le sol est mort.
« Pas de sol sans plante vivante »
«Il existe des nutritionnistes pour les animaux et pour les hommes, mais qui se préoccupe du sol ?», interroge-t-il. Or le sol est bien à la base de tout. Il est donc important de le maintenir en bonne santé. Pour cela, il lui faut des minéraux, de l’énergie solaire, de l’eau et des plantes vivantes. «Il n’y a pas de sol sans plante vivante, ça n’existe pas», insiste Alfred Gässler. Un sol en bonne santé nourrira correctement la plante qui opérera une parfaite photosynthèse et, en retour, nourrira copieusement le sol. À l’inverse, un sol pauvre ne donnera pas tous les moyens nécessaires à la plante de réaliser sa photosynthèse et ne sera donc que faiblement nourri en retour.
La monoculture est donc à bannir, selon lui. «Le sol est comme nous, il a besoin d’une alimentation variée pour être en forme, explique l’intervenant. Plus il y a d’espèces à la surface, mieux le sol fonctionne. Des spécialistes de couverts végétaux mélangent même jusqu’à trente espèces différentes !» Il en va de la bonne tenue de la microflore du sol. C’est elle qui lui assurera toutes ses valeurs nutritives. Alfred Gässler insiste cependant : il n’existe pas de formule miracle. C’est à chacun d’adapter ses pratiques en fonctions des caractéristiques de son sol et des cultures envisagées.
D. MONNERY
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