Pommes : la récolte n’est pas aussi juteuse pour tous les producteurs tarnais
La récolte des pommes bat son plein jusqu’aux alentours du 10 novembre. Mais après le gel du printemps, tous les producteurs n’ont pas la chance de cueillir des volumes satisfaisants.
Du très bien au très mauvais. La récolte 2017 des pommes s’annonce très hétérogène d’un producteur à l’autre du département. En cause : l’épisode de gel du printemps. «Des vergers subissent jusqu’à 80 % de pertes», constate Thierry Garrigues, à la tête des Vergers du Bosquet de Senouillac. Dès le printemps, une mission d’enquête avait été ouverte en vue du déclenchement d’une procédure de calamité. Il faudra attendre la fin de la récolte pour connaître le volume exact des pertes.
Aux vergers du Bosquet, le gel a eu raison de tout le raisin Gamay destiné aux cuves de Vinovalie. Bizarrement, toutes les autres cultures voisines ont été épargnées par les frimas. Et l’année s’annonce bonne. «Nous sommes satisfaits du volume», commen-te Thierry Garrigues qui assure 80 % de son chiffre d’affaires avec les 700 tonnes de pommes récoltées chaque année en moyenne. Cette bonne année serait même à mettre sur le compte du… gel, qui lui avait fait perdre un cinquième de ses fruits il y a cinq ans. «On bénéficie d’un phénomène d’alternance qui fait qu’une belle année succède à une production plus faible», indique l’arboriculteur. Ces volumes conséquents lui permettent donc d’avoir un regard optimiste sur la campagne débutée avec quel-ques jours d’avance, autour du 15 août. «Il manque 28 % de pommes en Europe et 8 % en France, analyse Thierry Garrigues. Conséquence, les prix sont tirés vers le haut.» Cela ne suffira sans doute pas à sauver l’année de ceux qui ont trop perdu en quantité.
Le bio de plus en plus présent
Aujourd’hui, 3,5 ha sur les 25 ha que comptent les Vergers du Bosquet sont cultivés en bio. Et c’est sur ce créneau que l’exploitation souhaite se développer dans un futur très proche, notamment avec des nouveaux plants de Story, une pomme annoncée très résistante et aux grandes capacités de conservation. «D’ici la fin de l’année nous auront atteint les 5,5 ha en bio et nous allons encore y ajouter 1,5 ha l’an prochain», annonce Thierry Garrigues.
De plus en plus prisées par les clients, les pommes bio sont aussi plus difficiles à amener aux critères de consommation. Quand 2 à 3% des Gala cultivées en conventionnel sont écartées du marché pour des problèmes d’aspect ou de calibre, ce chiffre est cinq fois plus élevé pour les pommes bio. Les Vergers du Bosquet arrivent néanmoins à bien valoriser ces fruits écartés à travers toute la gamme de jus qu’ils ont développé ces dernières an-nées et qui se décline également en bio. Près de 40 000 litres de jus sont ainsi pressés chaque année.
D. Monnery
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