Innov'action

Maraîchage et changement climatique, comment s'adapter ?

À l’Essor Maraîcher de Gaillac, plusieurs dizaines de professionnels de la filière maraîchage se sont réunis le lundi 24 juin pour une nouvelle journée Innov’action, organisée par la Chambre d’agriculture du Tarn autour du thème du changement climatique. Une rencontre qui a d’abord démarré par un constat, dressé par Julien Nedellec, chargé de mission climat et énergie à la Chambre d'agriculture du Tarn. D’ici à 2050, la température moyenne dans notre département gagnera plusieurs degrés, il fera plus de 25°C quasiment un jour sur trois dans l’année, les événements climatiques extrêmes seront plus fréquents, tandis que l’eau se fera plus rare. “Mais il ne faut pas être alarmiste et agir dès maintenant”, conseille Julien Nedellec.

En maraîchage, le changement climatique a son impact sur le travail des professionnels, que ce soit avec les gelées tardives ou les fortes chaleurs, qui brûlent les fleurs, bloquent les cultures et perturbent les conditions de travail. Mais des solutions existent pour s’adapter. Les maîtres mots sont optimisation, substitution et reconception, pour faire mieux avec ce que l’on a, mettre en œuvre de nouvelles pratiques et produire différemment. Autour d’Anaïs Huillet, conseillère maraîchage à la CA81, et Claudette Formantin, coordinatrice de l’Essor Maraîcher, les producteurs ont pu partager leur retour d’expérience sur différentes solutions déjà testées dans les exploitations. Parmi elles, le blanchiment des serres, qui consiste à appliquer un produit d’ombrage afin de réguler la luminosité, la température et l’hygrométrie des serres. “Ça a sauvé nos cultures d’été, reconnaît une maraîchère, lors des périodes de fortes chaleurs, il fait meilleur à l’intérieur des serres”. Mais aussi les voiles d’ombrage, qui apportent également ce côté protecteur contre les rayons de soleil souvent trop forts. Ont également été évoqués par les producteurs les solutions suivantes : bassinage des cultures, aération des serres, réserves d’eau, paillage, test de nouvelles variétés ou installation d’arbres dans les parcelles. Autant d’options possibles qui ont forcément un coût pour les maraîchers mais qui pourraient permettre de mieux s’adapter au climat de demain.

Présents également durant la rencontre, les sociétés Alphatex, Emis et les associations Arbres et Paysages Tarnais et Envol vert, ont exposé leurs différents moyens de lutte contre le changement climatique : filets de lutte contre les ravageurs et adventices, protections climatiques, création d’espaces boisés et projets agroforestiers.

GIEE Opla : trois ans de nombreux travaux 

La journée Innov’action était également l’occasion de dresser un premier bilan de l’action du GIEE d’Opla (O Petits Légumes d’Autan), qui travaille sur des cultures légumières performantes, alliant agroécologie et rentabilité. Le collectif représente 16 fermes tarnaises, principalement situées autour du Gaillacois, et 42 hectares de maraîchage (plein champ et sous abris), en agriculture biologique et conventionnelle. Les thématiques de travail sont axées autour de mieux comprendre et améliorer son sol, optimiser ses techniques en lien avec l’évolution climatique et s’ouvrir vers de nouveaux modes de culture. Depuis 2021, le groupe a notamment travaillé sur des essais de variétés (tomates jaunes, courgettes, melon et haricots verts), sur les couverts végétaux et sur le développement de la biodiversité. Les producteurs membres du groupe peuvent aussi échanger leurs expériences et questions via un groupe Whatsapp. Après 3 ans de travaux, l’action du GIEE d’Opla devrait être reconduite pour trois nouvelles années.