L’enseignement agricole assure la continuité pédagogique malgré le confinement
Depuis le 16 mars, début du confinement, les établissements scolaires agricoles tarnais ont fermé leurs portes. Mais les élèves ne sont pas en vacances pour autant...
À Inéopole formation de Brens
Les élèves, comme l’équipe pédagogique, sont passés en télétravail depuis le début du confinement. “On assure la continuité pédagogique grâce aux nouveaux outils numériques et on réinvente notre manière de communiquer”, explique Mélanie Couly, responsable de formation et chargée de la communication.
L’établissement était déjà habitué à suivre à distance les jeunes en alternance, mais il a fallu pousser les échanges numériques un peu plus loin pour mettre en place la pédagogie inversée, comme l’explique Mélanie Couly : “Les cours sont d’abord envoyés aux élèves via l’espace numérique de travail, et ensuite nous faisons une visio-conférence pour nous assurer qu’ils ont bien compris et répondre à leurs questions. On peut même faire un peu de suivi individuel à distance comme on le ferait en classe pour expliquer un peu plus en profondeur à ceux qui n’ont pas compris”. La méthode a été reçue avec beaucoup d’enthousiasme. Et “depuis le retour des vacances de Pâques on fait en sorte de garder cette motivation intacte”, souligne l’enseignante. Malgré tout, “le contact physique manque à certains, des jeunes ont besoin d’avoir un cadre avec un tableau et une personne présente physiquement”, constate Mélanie Couly. D’autant que tous les élèves ne sont pas logés à la même enseigne en termes d’accès aux nouvelles technologies. “Il y a malheureusement quelques apprenants pour lesquels nous n’avons pas de nouvelles…”, reconnaît-elle.
L’équipe pédagogique attend désormais les consignes du ministère de l’Agriculture concernant la réouverture de l’établissement et travaille activement au recrutement des futurs élèves. “On aide par exemple les futurs apprentis dans la recherche d’entreprise via des ateliers en visio-conférence, commente Méline Couly. On revoit avec eux leur CV, leur lettre de motivation, et on les conseille pour bien se présenter en visio.”
Au lycée agricole privé de touscayrats
“Il nous a fallu nous adapter en peu de temps et nous réinventer un peu chaque jour”, analyse la directrice générale, Manon Larrère. Elle tire d’ailleurs un grand coup de chapeau à l’équipe pédagogique, encore plus sollicitée qu’en temps normal, saluant sa cohésion et son implication. “On a essayé de proposer chaque semaine un programme pour les jeunes de façon à ce que le professeur principal puisse réguler la quantité de travail à fournir par jour et par semaine.”
Quelques enseignants donnent des cours en visio, et tous entretiennent le lien par mail ou par téléphone. “Tous nos élèves ont accès à Internet, ne serait-ce qu’avec leur téléphone. Mais tous n’ont pas de quoi télécharger des documents et les imprimer, constate la directrice générale. Pour 85 de nos 400 élèves nous en-voyons donc chaque semaine un courrier comprenant le programme du travail à fournir et les documents nécessaires.” Pour assurer cette continuité pédagogique, elle-même et trois autres personnes de l’encadrement assurent toujours une présence physique au sein de l’établissement.
“Comme en classe en général, les élèves ne réagissent pas tous de la même façon à cette situation, note Manon Larrère. Certains ont besoin de plus de soutien que d’autres. On relance par téléphone quelques jeunes qui peuvent se sentir submergés pour entretenir leur motivation.”
A quand la réouverture physique ? Le lycée privé attend, lui aussi, les directives du ministère de l’Agriculture et la prise en compte de ses spécificités avec la moitié des élèves en internat et l’autre moitié dépendante des transports en commun pour venir en cours.
D. Monnery