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Expérience
Le travail du sol sous le rang dans le Tarn

La réussite des nouveaux défis de la viticulture est très liée au terroir. Le groupe Dephy du vignoble tarnais a testé des outils et des séquences. Premiers enseignements.

© CA81

Selon le pourcentage d’argile dans vos sols mais aussi le pourcentage et la grosseur des cailloux, le travail du sol sous le rang doit être bien réfléchi. Les diverses expérimentations réalisées par le groupe Dephy ont été compilées dans un document édité par la Chambre d’agriculture. Un des dix chapitres du fascicule nommé «Clés de la réussite pour sa conversion en agriculture biologique» contient des informations riches et des bases pour changer les pratiques. 
Les besoins d’investissement en matériel et en main d’œuvre qualifiée doivent être associés à une stratégie et de l’observation. Le témoignage de Sylvain Galand qui travaille 34 ha près de Cestayrols avec un objectif de rendement de 80 hl/ha et un sol argilo-calcaire dans les coteaux a été recueilli par Thierry Massol. Le conseiller a suivi le viticulteur qui est en conversion depuis 2018. 


> Comment est gérée l’herbe sous le rang ? (nombre de passages, avec quoi, quand) 
Sylvain Galand : Au printemps, je passe les disques émotteurs assez tard, une fois que la terre est bien ressuyée. Ensuite, j’entretiens avec les lames intercep en 2 à 4 passages selon l’année et les parcelles. Les passages avec les lames sont combinés avec l’écimeuse.


> Comment le travail sous le rang s’est initié par rapport à la conversion ?
S.G. : Dès mon installation, j’ai travaillé le sol sous le rang. J’alternais travail du sol et désherbage avec du glyphosate. En 2012, j’ai arrêté le désherbage estival. D’année en année, la proportion du travail du sol sous le rang a augmenté pour arriver au désherbage mécanique total depuis 2019.


> Comment gérer les fils releveurs ?
S.G. : Je laisse les fils releveurs en haut lors de mon premier passage avec les disques et ensuite je les descends, l’important est qu’ils soient tendus.


> Y-a-t-il de la reprise manuelle ?
S.G. : Oui, nous passons à trois avec mes salariés avec le sarclet (nous combinons cette opération avec de l’épamprage) fin mai début juin. Cette opération est facile sur le sol travaillé. La reprise manuelle se fait sur l’ensemble des parcelles, même si c’est inutile sur certaines parcelles car il y a toujours des pampres. 


> Comment se fait la gestion de l’inter rang ? (nombre de passages, avec quoi, quand)  
S.G. : J’essaye de travailler le moins profond possible pour éviter de déstocker de la matière organique et mon objectif est de pouvoir passer facilement avec le pulvérisateur.


Le viticulteur ne touche plus les sols à part les plantiers à partir de mi-juillet. Les mois qui précèdent font l’objet d’un entretien régulier Il effectue entre 3 et 5 passages sous le rang avec un intercep Clemens SL et de disques émotteurs. Le premier outil est combiné avec l’écimeuse pour son premier passage. Plusieurs machines servent pour la gestion de l’herbe dans l’inter-rang  avec 3 à 4 passages : tondeuse, rotavator, actisol, rolofaca. Les amendements sont de 80 unités de potasse par hectare au minimum. L’azote est modulé de 0 à 35 unités selon la vigueur de la vigne à l’échelle de la parcelle ou en intra-parcellaire. Les couverts végétaux implantés un rang sur deux contiennent un mélange de féverole, avoine, vesce, moutarde d’Abyssinie.

L'avis du technicien : un œil sur la reprise manuelle

“ Le passage de sarclet coûte 140 € de plus à l’hectare. Ce chiffre est une moyenne annuelle chez les 4 vignerons bio du groupe DEPHY, sachant qu’ils ne reprennent à la main qu’une petite partie de leur vignoble (par exemple : 4 ha sur 60 ha de vigne en production pour l’un des membres du groupe). Ce travail reste long et avec une pénibilité importante.”  

Conseils pour réussir

Les vignerons du groupe et les conseillers de la Chambre d’agriculture ont listé les points prioritaires dans le travail du sol sous le rang :
• être réactif (observer l’humidité du sol et le développement des herbes…) 
• être technique (profondeur du travail, déport de terre, gestion des fils releveurs, expertise des tractoristes, avoir plusieurs types d’outils…) 
• avoir un outil de travail sous le rang pour 15-20 hectares maximum dans le contexte gaillacois 
• prévoir une reprise du travail du sol sous le rang à la main, ce qui représente en moyenne 9 heures à l’hectare chez les vignerons bio du groupe (cette reprise manuelle est effectuée chez tous les vignerons bio du groupe).
L’entretien sous le rang en vigne n’a pas de schéma bien défini. Chaque vigneron suit son itinéraire en fonction de ses contraintes (temps, coût, type de sol...), de son degré d’acceptation de l’herbe par rapport à la concurrence hydro-azotée et de la climatologie. Nous testons par l’intermédiaire de l’exploitation de l’IFV - qui fait partie du groupe Dephy - le désherbage électrique qui peut être l’une des alternatives aux désherbages chimiques, à suivre...
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