Energies
Le secteur de Graulhet se mobilise autour d’un projet collectif de méthanisation
Les énergies renouvelables sont de plus en plus présentes dans le monde agricole. Le Paysan Tarnais s’est penché sur la production de ces énergies autour de la méthanisation, le photovoltaïque et le bois dans le dossier de cette semaine.
Retrouvez un extrait de ce dossier : Trois questions à Jean-Pierre Dilé sur le projet collectif de méthanisation sur le secteur de Graulhet.
En tant que porteur de projet, vous avez participé à la table ronde du mardi 20 novembre à Técou sur la méthanisation. Pouvez-vous nous présenter ce projet ?
J.-P. Dilé : L’idée est partie de la communauté de communes Tarn et Dadou. Ils ont lancé sur le territoire une étude de gisement. En parallèle, la chambre d’agriculture se penchait également sur toutes les questions d’énergie. Le comité de développement du Gaillacois s’intéressait aussi aux nouveaux débouchés possibles pour les agriculteurs du secteur. Toutes ces démarches se sont rejointes et des réunions d’information sur la méthanisation ont été organisées sur le secteur. Autour de Graulhet, nous sommes un noyau d’une petite dizaine d’éleveurs à poursuivre cette réflexion. Nous souhaitons créer une unité collective de méthanisation. Bovins viande, bovins lait, ovins viande, ovins lait… toutes les grandes productions sont représentées dans ce groupe. Le volume d’effluents a été estimé à 18/20 000 tonnes. Cette unité de méthanisation pourrait couvrir les besoins en énergie de 150 à 180 familles.
Comment comptez-vous valoriser l'énergie produite par cette unité collective de méthanisation ?
J.-P. Dilé : Pour l’instant, nous démarrons tout juste le projet. Nous étudions plein de pistes. Si nous partons sur la production d’électricité, il faudra valoriser la chaleur produite. Pour cela, les idées ne manquent pas. Toutes à des échelles très différentes. On peut envisager de sécher des plaquettes forestières, des céréales, de la luzerne et des fourrages. La chaleur pourrait aussi servir à des serristes ou à d’autres entreprises du secteur. On pourrait aussi envisager de chauffer des logements. Le biogaz peut aussi être épuré et directement réinjecté dans le réseau. La fabrication de carburant à partir du biogaz n’est pas non plus exclue. Rien n’est arrêté, tout reste encore à réfléchir !
Quelles sont les prochaines grandes étapes du projet ?
J.-P. Dilé : Nous avons commencé à nous former sur le sujet, notamment sur les enjeux de la méthanisation et les principes de fonctionnement. Nous allons maintenant nous pencher un peu plus en détails sur les modalités pratiques avec une visite d’unité collective. Et puis, nous allons créer une structure de «préfiguration», une association sûrement, qui va nous permettre de commencer les démarches auprès des bureaux d’études, des collectivités, des banques… La chambre d’agriculture nous accompagne dans toutes ces étapes, Tarn et Dadou devrait également soutenir le projet d’une manière ou d’une autre. Ce sont des démarches importantes pour l’agriculture et pour le territoire. Notre objectif est bien de créer de la valeur ajoutée pour nos exploitations mais aussi pour le secteur !
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