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Gain d’autonomie et simplification de la gestion fourragère

  Lydie et Thierry Genieys installés en brebis laitières en Gaec à Lestrade et Thouels (12) mettent en place un système de séchage en grange en 2020, puis une pailleuse distributrice suspendue en 2021. 

Le projet muri dans la tête des éleveurs depuis 4 ans alors que Lydie Genieys occupe encore un poste de secrétaire dans une fromagerie. Cette dernière peaufine l’étude pendant son parcours d’installation en BPREA.

Le couple possède 500 brebis laitières dont 450 à la traite à destination de la production de Roquefort. Chaque année naissent 850 agneaux, dont 145 femelles pour le renouvellement, et le restant vendu à OVI PC. L’exploitation compte 65 hectares dont 15 en céréales (orges triticales) et utilise le pâturage tournant dynamique. Elle est autonome en fourrage vert avec trois coupes par an et l’itinéraire technique n’a pas changé avec le nouveau système de séchage.

Avant, Thierry Genieys nourrissait ses brebis avec de l’enrubanné en externalisant la prestation. Il se heurtait souvent à la disponibilité de l’entrepreneur agricole. Le séchage en grange l’a libéré de cette dépendance. Dès que l’herbe arrive à maturité, il la fauche et la transporte jusqu’à l’aire de stockage avec une autochargeuse.  Nous avons également éliminé les déchets plastiques engendrés par les bottes d’enrubannage. C’est un gain pour l’environnement, mais aussi une gestion en moins de déchets.

 

Gérer ma qualité de récolte

Les éleveurs sont partis des bâtiments existants pour adapter l’installation. La zone de stockage du vrac a nécessité un agrandissement et des renforts de structure sur le bâtiment existant pour adapter les armatures métalliques recevant la griffe à fourrage. L’aire de stockage a nécessité un décaissement 3,5m par rapport à la dalle existante du bâtiment. Conçue pour recevoir un volume de 280 à 300 tonnes brut de vrac, elle se constitue de quatre cellules de 110m2 chacune permettent de trier la luzerne et le mélange multi-espèces. Le ventilateur envoi de l’air circulant de bas en haut à travers le foin qui repose sur des caillebotis en bois. Il est programmé pour sécher une à deux cellules à la fois et répartir l’air grâce à des trappes dont l’ouverture se gère automatiquement. L’air soufflé est réchauffé à travers une double toiture équipée de capteurs solaires. Un variateur de fréquence permet d’adapter le volume d’air pulsé en fonction des informations renvoyées par les sondes de captation d’humidité et de pression. « Si la pression est trop élevée, je vais décompacter un peu à l’aide de la griffe » précise Thierry Genieys. Toutes les données sont enregistrées : la fréquence du moteur en fonction de l’hygrométrie, l’évolution de l’humidité. Dans la mesure où je peux maîtriser le séchage, ce système m’a permis de gérer la qualité de la récolte en fonction du stade de maturité de l’herbe.

 

La production de lait a répondu

Le résultat sur la production laitière est sans appel. En deux années, le GAEC obtient 40 litres de lait/brebis en plus, avec des économies de concentrés à la clé, soit 14 tonnes par an (le Gaec en achète 60 tonnes par an). Selon les analyses de fourrages réalisées, le taux de MAT (matières azotées totales) va de 14,6 pour le mélange suisse à 19,6 pour la luzerne. Pour obtenir une qualité de foin homogène, je puise le vrac plus ou moins profond de la cellule avec la griffe. La production laitière annuelle par brebis atteint 400L.

 

Le confort des animaux est amélioré 

La pailleuse-distributrice suspendue de marque Gelica a quant a elle été installée sur un simple rail et circule au-dessus des tapis. Une réhausse lui permet de recevoir le vrac. « Elle est radiocommandée et fonctionne sans obligation d’être à côté » précise T. Genieys. Avec la griffe à fourrage, le foin est prélevé et pesé grâce au système de pesée embarqué dans les différents compartiments de foin afin d’homogénéiser la ration, puis ajouté la distributrice. Un avantage par rapport au tapis roulant note l’éleveur, est que « si la ration n’est pas terminée on rajoute juste le nécessaire. Avec l’installation globale, nous n’ouvrons plus le couloir d’alimentation quotidiennement pour faire rentrer le tracteur. » Le confort des animaux se trouve amélioré en évitant des pertes de chaleur.

« Je mets 30 minutes pour distribuer l’alimentation et 20 minutes pour pailler. Le paillage est plus efficace et plus régulier par rapport au paillage manuel. Le temps passé n’a pas changé. »

 

Côté investissement, le Gaec est parti sur 15 ans. Les éleveurs ont entièrement auto construit l’aménagement des cellules à foin. Ils ont élaboré tous les plans avec les établissements Bories équipement et se sont réservé la partie qu’ils pouvaient maîtriser. Ils ont géré les achats de matériaux en gros avec un négociant bois. L’installation du séchage en grange a pris 6 mois.

 

 

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